Tenter de comprendre comment les espèces sont reliées au cours de l’évolution, et comment leur génome a évolué, est un enjeu majeur pour la biologie des décennies à venir. En tant que biologiste spécialisé en génomique évolutive, mes recherches actuelles visent à reconstruire informatiquement les génomes d’espèces ancestrales et à documenter les états intermédiaires de l’histoire évolutive des espèces, en particulier des animaux vertébrés. Dans ce domaine, de nombreux programmes de recherche nationaux et internationaux sont consacrés à la séquençage des génomes de dizaines de milliers d’espèces.
En tant que directeur de recherche CNRS, je suis également responsable scientifique de la plateforme bioinformatique du Centre de Biologie Computationnelle de l’Institut de Biologie de l’ENS (IBENS). Cette plateforme est dédiée au calcul scientifique en biologie et est ouverte aux laboratoires qui ont contribué à sa création. Elle dispose d’un cluster de calcul à haute performance et offre un accès aux ressources de calcul aux biologistes des instituts fondateurs. Nous travaillons avec des logiciels développés par la communauté internationale et la plateforme est ouverte à tous les biologistes des instituts fondateurs.
Récemment, j’ai utilisé cette plateforme pour mener des recherches sur la diversification précoce des poissons téléostéens. Ces poissons sont regroupés en trois grandes familles et l’ordre d’apparition de ces groupes a été une énigme pour les scientifiques depuis des années. Dans notre étude publiée dans la revue Science, nous avons proposé une réponse à cette question, basée sur des preuves évolutives solides. Pour cette recherche, nous avons utilisé des méthodes bioinformatiques novatrices qui ont permis une analyse plus concluante en utilisant la structure du génome.
Parmi les co-auteurs de cette publication se trouvent deux jeunes chercheuses qui ont été formées à l’ENS. Cette collaboration intergénérationnelle a été très bénéfique, permettant des avancées significatives dans nos travaux. Je suis convaincu que cette dynamique entre chercheurs de différentes générations est essentielle pour aborder des problèmes complexes en science.
Travailler à l’École normale supérieure offre de nombreux avantages, notamment la possibilité d’enseigner et de transmettre ses connaissances à des étudiants motivés. L’Ecole normale supérieure est également un lieu convivial et bien équipé pour la recherche.
Pour toute personne souhaitant se lancer dans nos domaines, je recommande d’avoir une curiosité naturelle pour les phénomènes biologiques et un intérêt pour l’évolution. Il est également important d’acquérir des compétences en informatique et en statistique en raison de la complexité des données manipulées. Enfin, il est essentiel de choisir des stages de master qui permettent d’explorer différentes thématiques et de trouver sa passion pour nourrir la carrière de chercheur.
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