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À Chartres, des sangsues et des crevettes pour détecter des micropolluants dans l’eau

À Chartres, des sangsues et des crevettes pour détecter des micropolluants dans l’eau

Au cœur de la station d’épuration de la Mare-Corbonne à Mainvilliers, dans l’agglomération de Chartres (Eure-et-Loir), des crevettes, des sangsues et des gastéropodes aquatiques s’activent sans relâche. Enfermées dans une grosse boîte grise baptisée ToxMate, ces petites bestioles, très sensibles aux micropolluantsont pour mission d’alerter les gestionnaires quand la qualité de l’eau se dégrade.

« Cela permet de détecter des pollutions à des niveaux de dilution très élevés, qui ont un impact sur la santé humaine avec le risque d’un effet cocktail. Il existe 100 000 à 200 000 micropolluants, notamment des résidus de médicaments, des métaux lourds ou des produits de synthèse », explique Alexandre Decamps, directeur marché environnement chez Viewpoint, la société qui a développé ce procédé, en partenariat avec un laboratoire de l’INRAE de Lyon.

Résidus de médicaments, métaux lourds ou produits de synthèse

Quand les concentrations augmentent, ces invertébrés se mettent à bouger très rapidement. Leur comportement est analysé par des logiciels de traitement d’image qui alertent les gestionnaires du site en temps réel. L’outil permet aussi de faire des prélèvements au bon moment pour tenter de repérer l’origine et la nature des pollutions.

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En six mois, 167 événements anormaux ont été identifiés, de courte durée, sans que cela soit particulièrement inquiétant, même si des concentrations de résidus médicamenteux ont pu être identifiées. « Par rapport à d’autres sites que nous avons équipés, cette station d’épuration fonctionne plutôt bien », poursuit le responsable.

Pour Chartres, l’objectif est d’avoir une eau qui soit la plus pure possible. « Nous voulons savoir ce qu’on rejette dans l’Eure, pour pouvoir si possible intervenir en cas de pollution », précise Alain Bellamy, vice-président de Chartres Métropole, en charge de l’eau potable et de l’assainissement.

Pour l’instant, la démarche de la collectivité est purement volontaire puisqu’il n’existe aucune disposition contraignante sur ce type de mesures. Mais Chartres préfère « prendre de l’avance », ajoute l’élu, et anticiper l’éventuelle mise en place de futures réglementations.

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