Dans une interview publiée mercredi soir sur le Huffington Post, le nouveau sénateur EELV, Yannick Jadot, estime que La France Insoumise “n’est pas à l’abri d’une forme d’électoralisme”.
Face aux positions controversées de La France Insoumise sur l’agression terroriste dont a été victime Israël, les voix dissidentes se multiplient depuis quelques heures à gauche. Ces critiques sont d’autant plus remarquables qu’elles proviennent de personnalités de premier plan, qui sont ou ont été engagées dans le débat public. Après l’entretien du député LFI François Ruffin dans Le Monde, où il raillait la position majoritaire de son parti qui n’est pas “à la hauteur de la gravité des événements”, c’est au tour de Yannick Jadot de s’exprimer.
Dans une interview accordée au Huffington Post, le tout nouveau sénateur EELV de Paris critique vivement le communiqué publié par LFI samedi dernier, qui ne condamnait pas fermement les crimes du Hamas. Pour l’ancien candidat à la présidentielle, ce texte est “inacceptable”. Alors que les membres de La France Insoumise ont presque établi une équivalence entre la politique israélienne et l’agression perpétrée par l’organisation islamiste, qu’ils considèrent comme une forme de résistance, Yannick Jadot se distancie des Insoumis.
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“Considérer que le Hamas pourrait être une forme légitime de résistance palestinienne est une faute politique, qui les disqualifie dans le débat”, critique l’ancien militant de Greenpeace. Et cette critique ne s’arrête pas là. En raison des hésitations des leaders de La France Insoumise à condamner explicitement le Hamas et de leurs ambiguïtés quant à la qualification terroriste de celui-ci, l’écologiste voit dans leur contestation de la nature islamiste et terroriste de cette organisation un “refus de la réalité”.
Une “NUPES obsolète”
“Considérer que le Hamas pourrait être une force armée palestinienne au service du peuple palestinien est une perversion de l’Histoire et de la réalité”, martèle Yannick Jadot, qui avait déjà exprimé ses réserves au printemps 2022 quant à l’orientation de la NUPES, jugée trop alignée sur les positions de La France Insoumise. Il confirme ainsi son désaccord avec Jean-Luc Mélenchon, qui “se pose trop souvent la question de savoir sur qui il n’est pas aligné, au lieu de se concentrer sur les valeurs”.
Et “dans cette situation, on n’est pas à l’abri d’une forme d’électoralisme” au sein de LFI, estime l’ancien candidat à la présidence, qui croit surtout en une grave erreur d’analyse sur la manière de défendre le peuple palestinien. C’est l’une des raisons pour lesquelles Yannick Jadot appelle à “dépasser le cadre de la NUPES tel qu’il existe aujourd’hui car il est obsolète.” De plus, le sénateur n’est pas seul au sein de la famille écologiste. Dans un communiqué publié mercredi, Génération écologie, dont Delphine Batho est la coordinatrice nationale, parle d'”un point de non-retour et d’une rupture avec la démocratie et l’humanisme”, qui devrait “conduire à une clarification politique immédiate”. “Aucune alliance politique ou électorale n’est envisageable avec quelqu’un qui a franchi la ligne rouge entre la démocratie et le totalitarisme le plus barbare.”
