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Visite du président iranien en Turquie: L’espoir d’une réponse commune à propos de Gaza

Visite du président iranien en Turquie: L’espoir d’une réponse commune à propos de Gaza

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Le président iranien Ebrahim Raïssi effectuera mardi sa première visite en Turquie, espérant mettre de côté les divergences passées et formuler une réponse commune avec Ankara aux actions d’Israël à Gaza.

Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris fait et cause pour le Hamas à mesure que le nombre de victimes palestiniennes de la bande de Gaza augmentait, du fait des représailles israéliennes après l’attaque meurtrière du mouvement islamiste du 7 octobre qui a fait 1.200 morts en Israël, essentiellement des civils.

Au moins 15.000 Palestiniens, là aussi surtout des civils, ont été tués dans les bombardements depuis le début de la guerre, selon le gouvernement du Hamas.

Le chef de l’Etat turc a qualifié Israël d'”Etat terroriste” et estimé que le Hamas était un “groupe de libérateurs qui protègent leur terre”.

Mais les rencontres entre les leaders des pays musulmans et arabes n’ont pas, jusqu’à présent, permis de trouver un terrain d’entente sur les mesures économiques et politiques immédiates à prendre à propos de Gaza.

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Selon des analystes, le président iranien pourrait, lors de sa visite, tenter de convaincre Ankara d’aller au-delà des discours et de rompre ses relations commerciales florissantes avec Israël.

“L’Iran attend de la Turquie qu’elle mette fin à ses échanges commerciaux directs et indirects avec Israël”, estime le directeur du Centre des études iraniennes à Istanbul, Hakki Uygur.

“La Turquie a cependant adopté une approche consistant à soigneusement séparer les questions politiques et commerciales”, ajoute-t-il.

La visite du président iranien intervient alors qu’Israël et le Hamas ont proposé lundi une extension de la trêve expirant mardi dans les combats dans la bande de Gaza, qui a permis en quatre jours la libération de dizaines d’otages des mains du mouvement islamiste, et de prisonniers palestiniens.

Histoire complexe

La Turquie et l’Iran partagent une frontière de 535 km et une histoire complexe marquée par des relations économiques proches et des désaccords à propos des conflits régionaux.

La Turquie a appuyé les groupes rebelles pendant la guerre en Syrie, contre le président syrien Bachar al-Assad soutenu par l’Iran et la Russie.

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Le soutien d’Ankara à l’Azerbaïdjan à propos du territoire disputé du Haut-Karabakh, dont Bakou s’est emparé en septembre dernier lors d’une offensive éclair, a aussi irrité l’Iran.

Téhéran s’inquiète que la montée en puissance de Bakou dans la région du Caucase puisse alimenter des ambitions séparatistes au sein de sa propre minorité ethnique azérie.

L’Iran voit en outre d’un mauvais oeil toute ambition de l’Azerbaïdjan de se ménager un couloir en territoire arménien vers l’enclave du Nakhitchevan, le long de la frontière nord de l’Iran, qui pourrait potentiellement compliquer son propre accès à l’Arménie.

“Le plus important désaccord entre la Turquie et l’Iran concerne le Caucase et le Haut-Karabakh”, affirme Arif Keskin, chercheur spécialiste des relations turco-iraniennes basé à Ankara.

“Avec le conflit à Gaza, cette question a été reléguée au second plan, mais elle demeure importante”, ajoute-t-il.

“Paix durable”

Selon la présidence turque, M. Erdogan s’est entretenu dimanche par téléphone avec le président iranien à propos d’une “position commune contre la brutalité d’Israël”.

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Selon des analystes, l’Iran est en train d’ajuster son instrumentalisation des groupes comme le Hamas ou le Hezbollah au Liban pour faire pression sur Israël et les États-Unis.

“L’Iran est réticent à intervenir dans la crise actuelle au Moyen-Orient et évitera probablement toute action susceptible d’aggraver le conflit”, a cependant estimé Eurasia Group dans un rapport.

“L’Iran n’ayant pas de contrôle total sur ses alliés, il existe un risque que des actions involontaires entraînent des représailles américaines et une escalade du conflit”, ajoute Eurasia Group.

“L’Iran a besoin à l’heure actuelle de bonnes relations, du moins en apparence, avec ses voisins”, conclut Arif Keskin.

M. Erdogan a lui aussi exprimé à plusieurs reprises son inquiétude concernant la propagation de la guerre.

“L’Iran et la Turquie continueront de travailler ensemble pour rendre permanent le cessez-le-feu temporaire et parvenir à une paix durable”, a annoncé la présidence turque après l’entretien téléphonique avec le président iranien.

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