« Je n’ai pas de prof d’anglais, ça va poser problème pour le bac » souffle Ismael, 18 ans et élève en Terminale qui vient d’apprendre la nouvelle aujourd’hui, jour de sa rentrée. « On attend qu’il y ait un remplaçant, je ne sais même pas quel est le programme pour avancer de mon côté », explique le jeune homme, alors qu’en Île-de-France, plusieurs postes d’enseignants sont toujours vacants, au premier jour de la reprise des cours. Au lycée Gustave-Eiffel de Gagny (93), il manquait vendredi matin sept enseignants.
Même constat du côté d’un autre élève de Terminale croisé à l’entrée du lycée, qui lui aussi n’a pas de professeur d’anglais pour l’instant. « Je vais attendre qu’il y ait un remplaçant, parce qu’en plus l’anglais ce n’est pas trop ma spécialité », ajoute l’adolescent.
En tout, ce sont sept postes d’enseignants qui n’ont pas encore attribué dans ce lycée : « histoire-géographie, anglais, sciences de l’ingénieur, allemand… autant de disciplines dans lesquelles nous n’avons personne », déplore Claire Fortassin, enseignante de philosophie, responsable Snes-FSU du lycée Gustave-Eiffel. « Ça fait des centaines d’heures de perdues quand on met tout ça en cumulé », ajoute l’enseignante, qui a dû annoncer qu’à sa classe de Terminale qu’elle n’aurait pas de cours d’anglais pour l’instant, faute de professeur. « Les premiers à payer les pots cassés de cette désertion-là, ce sont les élèves », ajoute l’enseignante.
« On le voit, on le vit… » soupire Enzo, élève en Terminale. L’an dernier, le jeune homme n’a eu cours d’histoire-géographie que pendant trois mois. « Du coup, là pour le bac ça va nous affecter. Il y a des chapitres qu’on n’a pas du tout vus, il y a aussi des méthodologies qu’on n’a pas apprises… Je ne sais toujours pas faire une dissertation potable en classe de Terminale », souffle Enzo. À quelques mètres du lycée, Ismael se dit toutefois « compréhensif », « parce que les salaires ne sont pas top pour les professeurs. »
