Valentin, 15 ans, a été interpellé à plus de 300 km des lieux du drame

Cinq longues journées de disparition. Valentin, 15 ans, va devoir s’expliquer après la découverte de deux corps calcinés – vraisemblablement ceux de ses parents –, dans la maison familiale, dévastée par les flammes, lundi matin 27 novembre à la Combe noire, à l’écart du village de Châteauvilain.

Activement recherché depuis, l’adolescent a été interpellé à la descente d’un car, ce samedi 2 décembre peu avant midi, à Montpellier (Hérault). Soit à plus de 300 km du Nord-Isère. « Interpellé par les gendarmes de la section de recherches de Montpellier et le GOS, le Groupe d’observation et de surveillance de Montpellier, il a été placé en garde à vue », a indiqué à la mi-journée Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble.

La veille, le magistrat avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire des chefs d’assassinats et de destruction par incendie, après que le parquet de Bourgoin-Jallieu s’est dessaisi du dossier en raison de la nature criminelle de l’affaire.

Des plaies par arme à feu au niveau du crâne et du thorax

Cette dimension criminelle avait rapidement été établie par les gendarmes de Bourgoin-Jallieu après la découverte de deux corps calcinés, dans la chambre parentale, à l’étage de l’habitation en feu. Car à l’arrivée des premiers secours, puis des gendarmes, différents éléments troublants avaient été relevés : le chien de la famille, un border collie, gisait dans une mare de sang, au pied de l’habitation totalement embrasée. L’animal présentait des plaies à la tête. Le scanner pratiqué par un vétérinaire dans la journée avait confirmé la présence de plombs.

Par ailleurs, la voiture familiale, utilisée habituellement par le père de famille, ingénieur électricien à Lyon, avait disparu alors même que le père de famille ne s’était pas présenté à son travail ce matin-là. Enfin, le fils cadet du couple s’était volatilisé. Alors que l’aîné, âgé de 17 ans, avait rejoint, la veille au soir, la ville de Lyon où il est étudiant.

Cette hypothèse criminelle, redoutée par tout un village, allait être confirmée dès le mardi lorsque le scanner avait révélé, sur les dépouilles des deux victimes, « de multiples impacts balistiques » crâniens et thoraciques.

Enfin, les autopsies avaient établi « que les deux corps retrouvés sont vraisemblablement ceux d’un homme et d’une femme, présentant chacun des plaies par arme à feu au niveau du crâne pour les deux, et pour l’un au thorax. Des analyses complémentaires sont nécessaires pour déterminer la nature des projectiles retrouvés lors de l’autopsie », avait annoncé Nathalie Hermitte, procureure de la République de Bourgoin-Jallieu.

Jusqu’à 48 heures de garde à vue

Dès le lundi, de nombreuses investigations et réquisitions avaient été menées par la brigade de recherches de Bourgoin-Jallieu, afin de tenter de retrouver le fils disparu. On apprenait ainsi que la Citroën Picasso avait été vue à 6 h 30 dans un chemin de Châteauvilain. Vingt minutes plus tard, elle était filmée à Champier puis à La Côte-Saint-André. La silhouette d’un adolescent à son volant.

C’est finalement à Saint-Uze (Drôme) que la voiture avait été découverte, accidentée et abandonnée. Le secteur avait fait l’objet de recherches, mais l’adolescent avait dû réussir à trouver un moyen de poursuivre sa route. Et ce, jusqu’à Montpellier, où il a donc été retrouvé et interpellé.

Conduit en fin d’après-midi ce samedi dans les locaux de la section de recherches de Grenoble, Valentin est depuis interrogé. Sa garde à vue peut durer 48 heures, durant lesquelles il va être interrogé sur sa fuite, sur la nuit du drame et sur son éventuelle implication dans les faits.