Alors que Cuba compte plus de 90 % de sa population vaccinée contre le Covid-19, près d’un milliard de personnes dans les pays à faible revenu restent privées de protection contre le SRAS-CoV-2.
Selon les récentes déclarations du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom, seuls 57 pays dans le monde ont réussi à immuniser 70 % de leur population, la plupart à revenu élevé.
« Dans certains pays, nous constatons une volonté insuffisante de mettre en œuvre la vaccination. Cela a été affecté par le manque initial d’engagement politique pour un accès équitable aux vaccins », a-t-il mentionné.
De même, il a appelé les territoires qui ont atteint 70% à apporter leur soutien aux plus en retard, et a exhorté à maintenir la vigilance et à se préparer à réintroduire et ajuster les mesures sanitaires et sociales si nécessaire.
“Plus de deux ans après la plus grave crise sanitaire depuis un siècle, l’OMS a été informée de plus de six millions de décès dus au Covid-19, mais nos nouvelles estimations de surmortalité sont plus élevées : près de 15 millions”, a-t-il précisé.
De son côté, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a demandé de vacciner les groupes à risque encore non protégés dans les pays de la zone.
L’agence a reconnu que trop de personnes restent vulnérables au SRAS-CoV-2, puisque seuls 14 des 51 pays et territoires des Amériques ont jusqu’à présent atteint l’objectif de vacciner 70% de leurs citoyens contre le virus.
Dans certains États, la couverture vaccinale est particulièrement faible chez les personnes à risque de maladie grave, comme les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies préexistantes, a indiqué l’entité.
« Chaque pays n’est protégé que par les plus vulnérables de sa population. Il est temps de prendre note de ces chiffres et d’agir », a récemment averti la directrice de l’OPS, Carissa Etienne.
« Nous devons tirer parti de ce que nous avons appris des urgences passées pour façonner un avenir dans lequel nos systèmes de santé et nos dirigeants seront mieux préparés à relever le prochain défi. Plus nos systèmes de santé seront préparés, moins nous perdrons de vies et plus nos sociétés seront fortes et résilientes », a-t-il souligné.
En revanche, à Cuba, neuf millions 972 mille 106 personnes ont le calendrier de vaccination complet et sept millions 379 mille 262, soit plus de 66 % de la population, ont une dose de rappel.
Le pays connaît actuellement, en outre, le deuxième renforcement des plus de 50 ans qui concerne, selon les estimations du ministère de la Santé publique, plus de quatre millions d’individus.
En plus de ce segment, les autorités sanitaires ont révélé que les groupes à risque seront mis à jour avec la vaccination.
La population enfantine de plus de deux ans bénéficie également des trois doses du calendrier vaccinal de l’île et, au sein de ce groupe, les adolescents entre 12 et 18 ans reçoivent leur premier rappel.
Non contente de cela, l’île mène les essais cliniques indispensables pour immuniser les nourrissons jusqu’à l’âge de deux ans.
Lorsqu’à la fin du mois de mars dernier, le chef de l’OMS a souligné la nécessité de stimuler la production locale de vaccins, essentiellement dans les pays à revenu faible et intermédiaire, Cuba en avait déjà trois (Abdala, Soberana 02 et Soberana Plus) et deux autres encore en studio (Mambisa et Soberana 01).
A cette époque, le directeur a déclaré que dans la lutte contre le virus, l’équité ne peut être laissée à la merci des forces du marché, de la bonne volonté des donateurs ou de l’évolution des courants géopolitiques.
Dans ce combat auquel le responsable fait allusion, où il faut beaucoup de solidarité, les Grandes Antilles sont aussi un exemple après l’acheminement de ses produits vers d’autres États.
Le soutien, par le biais de dons d’immunogènes, a même atteint des pays aussi éloignés que la Syrie, la République arabe démocratique du Sarahui ou l’Algérie.
Bien qu’il s’agisse d’un territoire à faible revenu, la réalité concernant l’accès aux vaccins pour Cuba est différente.
Alors que près d’un milliard de personnes attendent une dose qui les protégera contre le Covid-19, l’île est entrée dans l’histoire avec une campagne de vaccination qui, à l’image du défi mis en place dans le pays, se distingue par son caractère massif et gratuit.
