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Une réforme incomplète de l’électricité

Une réforme incomplète de l’électricité

2024-03-08 04:38:49

La monarchie népalaise s’est réformée plus fréquemment au cours de son histoire que le secteur électrique du Népal ne l’a fait au cours de la sienne. Et nous savons tous où s’est terminée l’histoire de la monarchie.

Un projet de proposition visant à remplacer la loi népalaise sur l’électricité de 2049 par une loi révisée de 2080 sur l’électricité a été présenté au Parlement à la fin de l’année dernière. La Loi de 2049 sur l’électricité, promulguée en 1992, a établi la structure, les règles, le fonctionnement et la gouvernance du secteur. Le cadre de base de la loi a perduré depuis lors, même si plusieurs développements, tels que le commerce de l’électricité, ont eu des répercussions dans certains domaines. Une loi révisée est absolument nécessaire.

La nouvelle loi proposée est actuellement examinée par la Commission de développement des infrastructures du Parlement fédéral, où un sous-engagement sur l’énergie, les ressources en eau et l’irrigation a été formé pour solliciter l’avis d’experts et les points de vue des parties prenantes.

Au cours des 32 années qui ont suivi la promulgation de la loi sur l’électricité, plusieurs efforts ont été déployés pour la réformer, le dernier remontant à 2022. Mais aucun n’a abouti. Celui-ci est allé le plus loin, mais il se heurte à de forts obstacles, non seulement en raison de l’incertitude politique, mais aussi parce qu’il n’a reçu que des critiques mitigées de la part des parties prenantes.

Le projet de loi 2080 sur l’électricité est décevant. Il arrive trop peu, trop tard, et rate une occasion de moderniser le secteur d’une manière qui réponde véritablement aux besoins énergétiques et de développement de sa population. Il faut faire davantage.

Pensez à l’énergie, pas seulement à l’électricité

Voici quelques faits qui donnent à réfléchir pour lancer la discussion sur le projet de loi sur l’électricité.

L’électricité ne représente qu’une petite fraction, seulement 5 pour cent, de la consommation totale d’énergie du Népal. dernières données disponibles pour 2021 des spectacles de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La grande majorité, soit 67 pour cent de l’énergie totale consommée par les Népalais, est encore constituée de combustibles traditionnels, tels que la biomasse et les déchets. Le charbon, le gaz et le pétrole constituent le reste, et à l’intérieur de ce montant, le pétrole et le gaz représentent 19 pour cent de la part.

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L’évolution de la consommation d’énergie au cours des deux dernières décennies (2000-21) montre que la part de la consommation d’électricité est en croissance mais reste minuscule par rapport aux autres. Au cours des deux dernières décennies, depuis 2000, la part des combustibles traditionnels (biomasse et déchets) dans la consommation totale d’énergie finale a diminué, passant de 87 pour cent à 67 pour cent, révèlent les données de l’AIE. La part des combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) est passée de 12 pour cent à 27 pour cent, ce qui s’explique en partie par l’augmentation de l’utilisation du gaz de cuisine et des carburants de transport. Au cours de la même période, la part de l’électricité dans la consommation totale d’énergie finale est passée de 1,7 pour cent à 5,3 pour cent.

Mais ce n’est que la moitié de l’histoire.

Au cours de ces deux décennies, la consommation finale totale d’énergie au Népal a presque doublé, passant de 340 000 milliards de joules à 650 000 milliards de joules, soit une hausse de 91 % (un joule est une unité d’énergie). La biomasse traditionnelle et les déchets combustibles représentaient un peu moins de la moitié, soit 46 pour cent, de cette augmentation, tandis que la croissance des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) en expliquait 43 pour cent. L’électricité ne représente que 9 pour cent de la croissance de la consommation totale d’énergie au Népal au cours des deux dernières décennies.

Les Népalais utilisent encore principalement la biomasse et les déchets combustibles, principalement pour cuisiner, non par choix, mais par nécessité. Les combustibles alternatifs, qu’il s’agisse du gaz de cuisine ou de l’électricité, ne sont pas suffisamment accessibles, abordables ou fiables.

La loi népalaise sur l’électricité doit être placée dans ce contexte, où environ 70 pour cent de la consommation d’énergie de l’ensemble de la population continue de provenir du bois, des déchets agricoles et forestiers. Aider sa population à sortir du fardeau de l’utilisation des combustibles traditionnels issus de la biomasse doit être au centre de l’impératif de développement du Népal et de la thèse centrale de la loi népalaise sur l’électricité.

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Les querelles autour du projet de loi ont été dominées par la question de savoir qui aura le droit de produire, de transporter, de vendre et d’échanger de l’électricité et si le rôle du secteur privé sera assuré. Lorsque l’on compare le discours bruyant sur le projet de loi avec le fait que la biomasse représente encore 70 pour cent de la consommation d’énergie des Népalais, et que l’électricité ne représente que 5 pour cent de la consommation totale d’énergie, la querelle sur le projet de loi ressemble à une un petit groupe d’hommes népalais riches (car ce sont principalement des hommes) qui se battent pour savoir qui devrait obtenir le butin, tandis que la grande majorité des Népalais sont toujours penchés sur leurs poêles remplis de fumée, brûlant du bois et des déchets.

L’électricité pour qui ?

La loi sur l’électricité doit faire davantage pour centrer l’objectif principal sur la garantie que tous les Népalais aient accès à une énergie fiable, propre et moderne. Un seul des sept objectifs de la nouvelle loi proposée est de garantir l’accès à une électricité propre, fiable, abordable et moderne pour tous les Népalais. Les six autres objectifs portent sur les principes de structure et d’organisation du secteur.

La loi népalaise sur l’électricité ne devrait avoir qu’un seul objectif, celui de garantir à tous les Népalais un accès garanti à une électricité propre, fiable, abordable et moderne. Tout le reste, comme la structure, l’organisation, les droits de propriété et le mécanisme institutionnel, ne sont que les moyens d’offrir cette garantie au peuple népalais. Dans sa forme actuelle, le projet de loi donne l’impression que la structure, l’organisation et le cadre institutionnel du secteur sont au centre des préoccupations, et que l’objectif d’accès à une électricité propre, fiable, abordable et moderne pour tous les Népalais est un heureux sous-produit.

L’objectif et la perspective dans lesquels le projet de loi sur l’électricité est rédigé doivent changer.

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Cela pourrait être fait en centralisant le projet de loi autour des besoins énergétiques des Népalais. Par exemple, une grande partie du projet de loi se concentre sur la description de qui aura quels droits sur la production, le transport, la distribution et le commerce de l’électricité. Si les droits, y compris ceux du secteur privé, sont proposés, les responsabilités correspondantes ne sont pas définies. Comment les droits du peuple népalais à une électricité propre, fiable, abordable et moderne seront-ils garantis ? Et quelles seront les sanctions et responsabilités spécifiques de ceux qui ont la responsabilité de garantir que les droits des consommateurs sont garantis ?

Le projet de loi sur l’électricité doit inclure une déclaration claire et sans ambiguïté garantissant le droit de tous les Népalais à une électricité propre, fiable, abordable et moderne. Il doit également fournir aux Népalais un recours contre le non-respect de ce droit garanti, y compris des mesures punitives et des sanctions contre les parties qui ne s’acquittent pas de leurs responsabilités.

La technologie a changé

Les dernières décennies ont été marquées par une transformation radicale de la technologie dans le secteur de l’énergie. L’émergence des énergies renouvelables et du stockage de l’électricité, associée aux technologies numériques, a modifié la manière dont l’électricité est produite, distribuée et consommée. Ces avancées technologiques fondamentales ont remodelé les relations mêmes entre les consommateurs et les fournisseurs d’électricité, où les consommateurs sont à la fois fournisseurs et consommateurs. La génération n’est plus seulement une question de production : elle est également une question d’épargne. La capacité de regrouper les économies a créé un nouvel ensemble de stratégies de réponse à la demande qui remplacent rapidement les notions conventionnelles de capacité de pointe et de marge de réserve.

En réponse à ces progrès, de nombreux pays ont commencé à restructurer leur secteur électrique, permettant à un plus grand nombre de parties prenantes et de consommateurs de s’impliquer plus directement en tant que producteurs, acheteurs et commerçants. Le Népal doit s’aligner et tirer parti de ces avancées en déléguant l’autorité au principal participant : les consommateurs.



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