Céline Maillot, une jeune maman du Lot, cherche désespérément un soignant pour s’occuper de sa fille, Naomie. Âgée de trois ans, la petite est atteinte de diabète de type 1. Pour pouvoir manger à l’école le midi, il lui faut sa dose d’insuline. Problème : pour le moment, aucun soignant n’est disponible.
“On est pieds et poings liés”, soupire Céline Maillot. Cette jeune maman est maman d’une petite fille, âgée de trois ans, qui est diabétique de type 1 depuis ses 10 mois. Cette année, Naomie a pu faire sa rentrée en toute petite section et passe trois matinées à l’école de Lalbenque. “Pour l’année prochaine, quand elle fera des journées complètes, des infirmiers devront se déplacer le midi au moment du repas pour lui faire sa piqûre. Or ce n’est pas possible”, regrette la maman. Cette dernière ne trouve aucun personnel médical pour administrer l’insuline à Naomie. “C’est vital pour elle. C’est même dangereux”, assène-t-elle.
Le cabinet infirmier du coin ne peut pas se déplacer entre midi et deux. La maman en vient à se questionner : “est-ce le manque de soignants ? Une mauvaise volonté des infirmiers locaux qui ne veulent pas s’organiser car cela les fait revenir à Lalbenque le midi ?”. Céline a tenté de se tourner vers des cabinets plus loin, mais ils ne peuvent pas se déplacer car la commune n’est pas sur leur secteur. “Il y a bien une infirmière qui accepterait de le faire. Mais pour cela, elle a besoin d’un courrier officiel du cabinet de Lalbenque qui l’autorise à venir. Depuis mi-février, elle l’attend toujours”, indique Céline. La maman se sent prise au piège.
“On a eu son alerte”, affirme Alain Roue, président de l’Ordre des infirmiers du Lot. “Cela m’étonnerait que le centre de soins de Lalbenque reste sourd à ces demandes. Et si eux ne peuvent pas faire le soin, ils ne vont pas refuser qu’une autre infirmière vienne. Le traitement des diabétiques est assez précis. Il faut que cela coïncide avec les prises de repas. On ne peut pas se permettre de venir une heure après. Ce sont peut-être ce genre d’incompatibilités qui sont mises en avant”, explique-t-il. Ce dernier ne peut que “déplorer” ce genre de situations.
Naomie est également reconnue comme enfant handicapée. “J’ai fait une demande pour que Naomie ait une AESH à l’école, mais cela a été refusé”, soupire Céline Maillot. Elle confie s’être agacée : “quand ma fille sera en CP, elle ne saura ni lire ni écrire parce qu’elle doit sortir régulièrement pour aller aux toilettes, elle ne fait pas le sport entièrement car elle doit prendre sa collation. En plus, elle est petite, elle n’est pas apte à dire qu’elle ne va pas bien. Les enseignants sont vigilants à son comportement : si elle réclame trop souvent à boire, qu’elle baille… Mais ils décuplent leur surveillance sur ma fille, cela pénalise les autres enfants. Tout le monde doit être scolarisé à la même enseigne”.
La directrice de la MDPH assure qu’aucune famille n’est laissée sans solution. Elle explique le refus de l’AESH : “en matière de prise en charge d’enfant ayant une spécificité, on dit que l’enfant a des besoins particuliers soit liés à un handicap soit liés à un traitement médicamenteux. Dans le premier cas, c’est effectivement d’une AESH dont l’enfant aura besoin : elle va venir à côté de lui, prendre des notes, reformuler ce que dit l’enseignant. Dans le cas de cette petite fille, on parle d’un traitement. Ce n’est pas l’AESH qui est intelligent de mettre en place. Il faut un PAI : projet d’accueil personnalisé. C’est-à-dire : un document coécrit par le directeur de l’établissement et du médecin pour adapter la scolarité et tenir compte des pathologies de l’enfant”.
Céline Maillot s’est tournée vers la mairie de Lalbenque, le député Aurélien Pradié, et même l’Académie de Toulouse. Cette dernière a assuré à la famille qu’elle allait finir par trouver une infirmière. “Tout le monde nous dit que ça va aller, conclut la mère de famille. Mais à partir de quand ? Naomie ne peut pas attendre”.
Grâce à son appel sur les réseaux sociaux, la maman est rentrée en contact avec d’autres mamans qui vivent la même situation. “Cela fait du bien de savoir qu’on n’est pas seuls. Mais on se dit que ce n’est pas normal de se battre pour un droit”, regrette Céline. Elle s’est également tournée vers l’association Barbadiab, qui aide les familles confrontées au diabète de type 1. “Grâce à ça, Naomie a rencontré un enfant de 12 ans qui avait la même pompe qu’elle, mais avec des ballons de foot dessus, sourit légèrement la mère de famille. On échange sur tout et n’importe quoi, on fait des sorties tous ensemble, ça fait du bien”.
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