« + 217,67 % d’augmentation de ma taxe foncière pour l’agglo ! Merci qui ? » Rouge de colère (du moins le devine-t-on), ce contribuable nous a fait parvenir, par mail, son avis d’imposition 2022 en surlignant, d’un rouge vif également, cette variation importante par rapport à 2021. Un soin inutile tant cette envolée de la part intercommunale ne passe pas inaperçue.
« Le taux le plus bas de la région »
« Je persiste à penser que cette augmentation de la fiscalité est très discrète. » C’est en ces termes que Pierre Cuny concluait, en avril dernier, l’adoption du budget primitif 2022 de l’agglomération. Par discret, le président de Portes de France-Thionville parlait surtout de la réalité comptable de cette mesure pour les administrés. Il chiffrait alors l’augmentation à « grosso modo 50 € par ménage ». Concernant “notre” contribuable, l’estimation est la bonne : sa cotisation au titre de l’intercommunalité passe de 17 € en 2021 à 54 € cette année. Soit 37 € de plus : « Il faut donc relativiser par rapport à la somme », invite Jean-Charles Louis.
L’élu en charge du développement économique de l’agglo en est toutefois conscient : sur le papier, en bas de colonne, un « + 217 % » peut faire désordre. Il préfère se référer à l’abandon du taux historique pratiqué sur le territoire, « 1 %, soit le plus bas de la région et peut-être de France » : « En le portant à 3 %, il est plus conforme à nos ambitions. Et je préciserai qu’il reste toujours très bas par rapport à d’autres collectivités ».
Mauvais timing
« Ce n’est jamais de gaieté de cœur que l’on augmente l’imposition », désamorce Mathieu Weis. Le responsable des finances à Portes de France rappelle toutefois les bienfaits attendus de cette levée de fonds par nature impopulaire : « C’est essentiellement fléché vers de l’investissement qui profitera à tous ». Une allusion à la livraison très attendue du centre aquatique communautaire de Basse-Ham (8,6 M€) , au démarrage de la maîtrise d’œuvre de la salle multifonctionnelle de Fontoy, à la construction d’un nouveau multi-accueil à Terville, etc.
Cette orientation politique résolument ambitieuse prévoit l’investissement lourd de 42 M€ sur l’agglomération. Il s’agit là du socle de la mandature de Pierre Cuny et, bien évidemment, cette stratégie a été élaborée en amont de cette époque inflationniste : « On ne pouvait pas prévoir cette crise énergétique qui pèse sur les ménages », observe Mathieu Weis. « La feuille d’imposition arrive dans un contexte qui n’est pas bon, le rejoint Jean-Charles Louis. À une autre période, l’impact psychologique de cette augmentation aurait été moins fort. »
