Une fillette reçoit de sa mère le premier rein sans rejet au Royaume-Uni

Aditi Shankar, huit ans, est devenue le premier enfant au Royaume-Uni à recevoir un type spécial de greffe de rein qui ne nécessite pas de prendre de médicaments à long terme pour arrêter le rejet de l’organe.

Les médecins de l’hôpital Great Ormond Street affirment que cette avancée a été rendue possible par la reprogrammation de son système immunitaire avant de lui donner le nouveau rein.

Pour ce faire, ils ont utilisé des cellules souches de moelle osseuse provenant du donneur, la mère d’Aditi.

Cela signifie que le corps d’Aditi accepte le nouvel organe comme le sien.

Quelques semaines après la greffe, Aditi a cessé l’immunosuppression, éliminant ainsi le risque d’effets secondaires à long terme liés à ces médicaments puissants, qui doivent généralement être pris quotidiennement pour prévenir le rejet d’organe.

Elle est maintenant de retour à l’école, son système immunitaire et son rein greffé fonctionnant normalement.

Aditi souffre d’une maladie héréditaire extrêmement rare, la dysplasie immuno-osseuse de Schimke (SIOD), qui affaiblit son système immunitaire et entraîne une défaillance de ses reins.

Des spécialistes du Great Ormond Street Hospital ont discuté avec des collègues internationaux de l’approche spéciale de transplantation, qui a été utilisée chez d’autres enfants atteints de SIOD.

Premièrement, une greffe de moelle osseuse utilisant des cellules souches de sa mère, Divya, a reconstruit le système immunitaire d’Aditi.

Six mois plus tard, elle a reçu une greffe de rein – encore une fois donnée par sa mère – et son système immunitaire a accepté l’organe.

Divya a déclaré à l’agence de presse PA Media : “J’étais si heureuse de lui donner des cellules sanguines et un rein. Je me sens si fière.”

Aditi a déclaré qu’elle avait eu “un sommeil spécial” pour l’opération. Maintenant qu’elle s’est rétablie, elle dit que c’est génial. “Je peux aller nager”, dit-elle.

Le professeur Stephen Marks, spécialiste des reins chez les enfants au GOSH, affirme que le traitement d’Aditi semble avoir été un succès.

“Elle est la première patiente au Royaume-Uni ayant subi une greffe de rein à ne pas avoir besoin de médicaments immunosuppresseurs après l’opération”, dit-il.

“Un mois après la greffe, nous avons pu lui retirer toute son immunosuppression, ce qui signifie qu’elle ne subit pas les effets secondaires des médicaments.

“C’est vraiment formidable de voir qu’elle est une fillette de huit ans active, de retour à l’école, capable d’avoir une excellente qualité de vie.”

Mais il est peu probable que cette procédure soit largement utilisée, car la double greffe comporte des risques accrus pour le patient.

Le président du conseil d’administration de Kidney Research UK, le professeur Jeremy Hughes, a déclaré : « Comme tout nouveau traitement, il n’est pas sans risque et dans ce cas, la transplantation de cellules souches signifie que le patient doit également subir une chimiothérapie et une radiothérapie.

“Cependant, le fait qu’un patient reçoive une greffe et n’ait pas besoin d’un traitement immunosuppresseur à vie constitue une avancée significative et, bien qu’à l’heure actuelle, le processus soit de portée limitée, il ouvre la porte à de nouveaux développements futurs qui pourraient avoir le potentiel de surmonter l’un des défis majeurs des soins de transplantation.

Le rejet est provoqué par le système immunitaire identifiant le transplant comme étranger, déclenchant une réponse qui finira par détruire l’organe ou le tissu transplanté.

Les médicaments immunosuppresseurs préviennent le rejet en atténuant la réponse immunitaire globale. Mais ils rendent les patients plus vulnérables aux infections et sont associés à de nombreux effets secondaires indésirables.