Dans le nouveau battage médiatique sur l’IA, je me souviens de ce billet de blog du professeur de Virginia Tech, Lee Vinsel. Sa thèse : Une certaine forme de critique dystopique des nouvelles technologies ne fait que contribuer à la hype qu’elle dénonce : “l’écriture critique qui parasite et même gonfle la hype”. Il l’appelle “criti-hype”.
Selon celle-ci, certains “tech critiques” – journalistes et universitaires – remplissent la même fonction que les “boosters” qui font la hype des technologies : ils entretiennent la hype et en profitent. Vinsel décrit comment leur critique devient un modèle commercial.
Il ne s’agit pas seulement d’adversaires “big tech” actuels comme Shoshanna Zuboff (qui n’est pas au-dessus de diaboliser Pokemon Go) et Tristan Harris (Le dilemme social). Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la vision historique de Vinsel des paniques techno presque oubliées. Il rappelle comment, dans les années 1980, la théorie selon laquelle la publicité transmettait des messages subliminaux au subconscient des gens était prise au pied de la lettre – malgré des faits extrêmement vagues ; qu’il y a deux décennies, autour du projet du génome humain, dans lequel le génome humain a été étudié, les critiques technologiques se sont organisés professionnellement pour la première fois ; Immédiatement après, les avertissements concernant les nanotechnologies ont suscité beaucoup d’attention – bien qu’à ce jour, elles n’aient causé pratiquement aucun des problèmes de science-fiction prédits.
Dans l’ensemble, une lecture précieuse pour quiconque est engagé dans les débats sur la technologie.
