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Une BD brésilienne sacrée album de l’année au Festival d’Angoulême – rts.ch

Une BD brésilienne sacrée album de l’année au Festival d’Angoulême – rts.ch

Une bande dessinée brésilienne, “Ecoute, jolie Márcia” de Marcello Quintanilha, a remporté samedi le prix du meilleur album de l’année, le Fauve d’or, au Festival d’Angoulême en France. Pas moins de 17 prix ont été remis dans le cadre de ce 49e festival international de bande dessinée.

Parmi cette ribambelle de prix, la récompense phare est le Fauve d’or. Cette année, il est remporté par  Marcello Quintanilha pour “Ecoute, jolie Márcia” (éd. Çà et Là). Cette tranche de vie crue raconte le quotidien dans une favela de Rio d’une mère, infirmière de profession, qui se débat avec son destin. Un livre sensible, coloré et émouvant, où la violence et l’injustice de la société brésilienne sont décrites sans misérabilisme ni pudeur. Le prix a été accepté sur scène par l’auteur qui, après avoir retenu ses larmes, a laissé exploser sa joie en criant: “Oui, tu es bien jolie, Márcia!”

Si la victoire de ce Fauve est amplement méritée par son talentueux auteur brésilien, elle vient aussi saluer pour la première fois le travail de son éditeur, les éditions Çà et Là. Depuis dix-sept ans, cette maison créée par Serge Ewenczyk n’a de cesse de dénicher, sur les marchés internationaux, des bandes dessinées exceptionnelles à traduire en français.

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“Besoin d’alternative”

Ils nous ont ainsi fait découvrir l’Autrichienne Ulli Lust, l’Américain Frank Santoro ou encore le Thaïlandais Art Jeeno. Une récompense qui a été fêtée samedi soir par tous les éditeurs indépendants historiques de bande dessinée, dont le travail de mise en avant d’une bande dessinée “différente” est largement repris par la grande édition, et récompensé par le festival depuis dix ans.

Daniel Pellegrino et Ben Chevalier des éditions Atrabile avec le Fauve de l’Audace. [Didier Charlet – RTS]

En plus du Fauve d’or, c’est cette année trois autres éditeurs qui sont applaudis dans les prix phare du festival: les éditions Atrabile obtiennent le prix de l’Audace pour la deuxième année consécutive (“Un visage familier” de Michael DeForge), les éditions des Requins Marteaux avec le prix de la révélation (“La vie souterraine” de Camille Lavaud Benito) et les éditions 2024 pour le Prix spécial du jury et le Prix du public (“Des vivants” de Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin et “Le grand vide” de Léa Murawiec). Cette dernière a accepté son prix en clamant: “On a besoin d’alternative en ce moment!” Un résumé simple et limpide de l’actualité.

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La guerre en toile de fond

La cérémonie a fortement été marquée par la guerre, pas les actuelles, mais la Deuxième Guerre mondiale – que l’on aimerait appeler “seconde”. Quatre des albums lauréats de prix ont pour thème la résistance et l’occupation (“Des vivants”, “Madeleine résistante”, “Spirou: l’espoir malgré tout” et “La vie souterraine”).

Une thématique qui a visiblement inspiré le jury du festival. Sa présidente Fanny Michaëlis a pris la parole pour exprimer son inquiétude sur la situation du monde actuel – guerres, pandémie, écologie – en terminant toutefois sur une note d’espoir: “Célébrons ce que les hommes et les femmes ont su faire de mieux, sans s’y tromper: l’art.”

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Didier Charlet/vajo

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