Un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle que près d’un tiers des travailleurs migrants employés comme soignants, nettoyeurs et cuisiniers dans les ménages malaisiens sont piégés dans le travail forcé. L’étude, basée sur une enquête auprès de 1 201 travailleurs domestiques, souligne que 29 % de ces migrants subissent un travail involontaire et s’exposent à des sanctions ou à des menaces s’ils tentent de quitter leur emploi.
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En comparaison, les chiffres pour Singapour et la Thaïlande sont respectivement de 7 % et 4 %. Le rapport note également que les travailleurs domestiques dans les trois pays travaillent plus d’heures que la loi ne le permet dans d’autres secteurs et ne sont pas payés au salaire minimum.
Le travail forcé en Asie du Sud-Est passe largement inaperçu
À l’échelle mondiale, environ 1,4 million d’adultes travaillant comme domestiques seraient en situation de travail forcé, ce qui représente environ 8 pour cent du secteur, selon les estimations précédentes de l’OIT. Alors que les conditions abusives au Moyen-Orient, principalement dues au système de la kafala, ont fait l’objet d’une attention particulière, les experts préviennent que des scénarios similaires se déroulent en Asie du Sud-Est.
Les experts attribuent les taux élevés de travail forcé en Malaisie à des facteurs tels que la réglementation des visas, la prévalence des accords de résidence et les perceptions et attentes sociétales préexistantes. Le rapport révèle que plus de 40 % des travailleurs domestiques interrogés en Malaisie ont vu leur téléphone portable ou leurs documents confisqués, enfermés ou sous surveillance constante par vidéosurveillance.
La voie à suivre
Anna Olsen, spécialiste technique au bureau régional de l’OIT pour l’Asie et le Pacifique, souligne l’extrême dépendance des travailleurs domestiques migrants vis-à-vis de leurs employeurs, qui contrôlent certains aspects de leur vie et de leurs moyens de subsistance, les rendant vulnérables à l’exploitation. Elle suggère que les gouvernements et les employeurs considèrent souvent les migrants comme des risques plutôt que comme des contributeurs précieux, ce qui conduit à un contrôle plus strict et à des abus potentiels.
Le rapport identifie certains groupes comme étant plus à risque, 57 % des migrants cambodgiens travaillant en Malaisie se trouvant dans des situations de travail forcé, probablement en raison de leur statut de travail irrégulier. Il demande que le travail domestique soit reconnu comme une main-d’œuvre qualifiée et souligne la nécessité d’une plus grande protection en Malaisie, à Singapour et en Thaïlande.
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Cela comprend l’introduction d’un salaire minimum, des réglementations sur les heures de travail et l’inclusion dans les systèmes de protection sociale, des droits dont bénéficient déjà les travailleurs d’autres industries.
2023-06-16 04:40:31
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