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Un surplus d’un milliard de dollars pour la rénovation du tunnel La Fontaine par rapport aux prévisions.

Le tunnel La Fontaine, situé à Montréal, a longtemps été un enjeu majeur pour les automobilistes et les résidents de la ville en raison de ses problèmes de congestion et de sécurité. Depuis de nombreuses années, les gouvernements locaux et provinciaux ont promis de rénover le tunnel dans le but d’améliorer les conditions de circulation et de sécurité. Cependant, les coûts de cette rénovation ont augmenté de façon spectaculaire au fil du temps. Récemment, les médias ont rapporté que le coût total du projet sera d’un milliard de dollars de plus que prévu, suscitant des questions sur la façon dont cet argent supplémentaire sera utilisé et si cela vaut la peine d’investir autant d’argent dans un seul projet de transport.


Le gouvernement du Québec a annoncé lundi soir que la rénovation majeure du tunnel sous le fleuve Saint-Laurent Louis-Hippolyte-La Fontaine coûterait un milliard de dollars de plus que prévu, portant la facture totale à 2,5 milliards de dollars financés par le public. Cette hausse de 75 % de coûts a été annoncée dans un simple communiqué de presse à la veille du budget provincial 2023 qui comprend des baisses d’impôts promises par le gouvernement Legault.

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C’est la troisième fois en moins de quatre ans que les coûts annoncés explosent. En juin 2019, lors de l’annonce de la participation du gouvernement fédéral au financement du projet, Québec et Ottawa avaient parlé en conférence de presse d’un projet qui coûterait “plus d’un demi-milliard”. Puis en juillet 2020, le ministère des Transports du Québec a annoncé avoir conclu un contrat avec le consortium Renouveau La Fontaine pour 1,142 milliard de dollars. En lisant les petits caractères, on constatait alors un coût total de 1,426 milliard de dollars, incluant des contrats donnés par le ministère à d’autres entreprises pour des mesures de mitigation du trafic notamment.

En août 2022, le ministre des Transports d’alors, François Bonnardel, a reconnu que ce chiffre qui ne tenait plus la route serait réévalué. C’est le résultat de cette réévaluation qui a été rendu public lundi soir.

D’après le ministère, cette augmentation de coût est justifiée par des changements techniques nécessaires à la réussite du projet. Les ingénieurs ont ainsi constaté l’état de dégradation plus avancé que prévu de la voûte et des murs du tunnel. Les exigences de la protection contre les incendies ont également contribué à cette hausse des coûts. Sur les 2,497 milliards de dollars désormais planifiés pour le projet, la part du lion, soit un peu plus de 2,1 milliards de dollars, ira consortium Renouveau La Fontaine.

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Québec promet qu’après ce chantier, le tunnel ouvert en 1967 sera bon pour encore “40 ans sans autre intervention majeure”. Le chantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine doit durer jusqu’en 2026. D’ici la fin 2025, la moitié du tunnel sera fermée en permanence.

Plusieurs experts se demandent aujourd’hui si la réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine est vraiment la meilleure option pour les contribuables. Selon eux, le gouvernement devrait envisager la construction d’une nouvelle infrastructure si celle-ci s’avère moins coûteuse. C’est notamment le cas de Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal, qui estime que la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, doit prouver que le coût de construction d’un nouveau pont serait tellement exorbitant que cela vaut la peine de dépenser 2,5 milliards de dollars pour restaurer le tunnel pour 40 ans.

Le dépassement de coûts de près d’un milliard de dollars annoncé lundi doit provoquer une importante réflexion au bureau de la ministre, estime Pierre Barrieau. Nicolas Gagnon, directeur pour le Québec de la Fédération canadienne des contribuables, partage également cet avis et affirme que cela mérite une investigation et qu’il faut évaluer si le chantier en ce moment en vaut le coût. Enfin, Pierre Barrieau explique que cette explosion des coûts, qui survient trop souvent au Québec, s’explique notamment par un manque d’ingénieurs et de spécialistes au sein du ministère des Transports et de la Mobilité durable.

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