Un nouveau centre clinical avec neuf chambres pour traiter les troubles du sommeil

Neuf chambres au centre control

En France, 9 personnes sur 10 souffrant d’apnée du sommeil l’ignorent. Et plus d’un tiers des patients interrogés ne sont pas satisfaits de leur sommeil. Pour autant, « ce sont des pathologies que l’on dépiste mieux »corrobore Philippe Chabernaud, infirmier titulaire d’un DU en la matière et qui officie au centre clinical au sein d’un laboratoire tout neuf. Celui-ci a vu le jour en mars 2022 avec trois chambres. Récemment, le cardiologue Arnaud Nkamhoua et Valérie Bailly-Maître (médecin qui traite les insomnies et les parasomnies) sont arrivés, portant la capacité d’accueil à neuf chambres avec « du matériel dernier cri »vante le pneumologue Paul Istria.

Lorsqu’ils viennent pour faire enregistrer leur sommeil, les patients arrivent généralement en début d’après-midi et sont « branchés » par un professionnel. Au poignet, « un module » capte tout un tas de données. Une caméra permet aussi d’observer le comportement du patient durant la nuit. Utile, pour détecter notamment un syndrome de jambes sans repos. Au matin, un professionnel analyse tout cela. Durant environ 40 minutes. Il scrute « l’électrocardiogramme, l’activité cardiaque, oculaire, la tonicité du menton… » Lit la courbe du sommeil, de façon ultra-précise. Puis le patient se rend en consultation avec un médecin, qui peut, si besoin, prescrire un appareil en cas d’apnée du sommeil. Cette hospitalisation peut aussi être l’occasion de voir un autre spécialiste. ORL, stomatologue, diététicien, psychologue…

Concernant les apnées, selon les différents spécialistes charentais, le surpoids, mais aussi le tabagisme peuvent être « des facteurs prédisposant », dixit le D^r Saadi. Le nombre de patients augmente donc. « Il y a une forte demande d’une part car c’est une pathologie qu’on dépiste mieux », analyse Philippe Chabernaud. « Mais aussi parce qu’il y a davantage d’obésité… »

Une personne sur deux qui souffre d’apnée du sommeil est dépressive

Les conséquences de ces troubles peuvent être « beaucoup de fatigue dans la journée, des somnolences, parfois même au volant », note le médecin de Barbezieux. S’ajoutent « des complications parfois sur le plan cérébral et cardiovasculaire ». Sans oublier « des prises de poids », pointe le D^r Paul Istria. Et des effets sur la santé mentale. « Une personne sur deux qui souffre d’apnée est dépressive », précise Valérie Bailly-Maître. « Parfois, les troubles du sommeil sont avant coureur d’une décompensation psychiatrique. »

Outre les apnées, les professionnels de Soyaux notent une dégradation de la qualité du sommeil. « Les écrans font que les gens ont des rythmes déplorables et ont une mauvaise hygiène de sommeil. On parle de l’hygiène alimentaire, du fait de faire du sport santé, mais sur le sommeil, on a du travail », développe Valérie Bailly-Maitre.

De plus, selon Philippe Chabernaud, on vit « dans une société qui demande d’être hyperactive, où dormir, c’est perdre son temps. Mais non, dormir, c’est récupérer pour être opérationnel le lendemain. Les patients me disent ‘je n’ai pas le temps’, mais le sommeil, c’est indispensable. »

1 En revanche, l’activité est à l’arrêt à Girac, faute de pneumologues.