Thionville. Des produits faits main, fabriqués à Thionville ou en France : c’est le pari du magasin Entre olive et lin, installé au cœur de cette commune du nord mosellan depuis un an. La patronne Anne-Karine Sauvage a monté son atelier de couture et même son labo de fabrication de savons à l’arrière de sa boutique.
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Aujourd’hui à 06:00
Savons, écharpes, chouchous, bracelets, trousses de toilette, meubles anciens… Le tout arrangé dans une pièce qui ressemble à un boudoir. Anne-Karine Sauvage utilise ses doigts de fée pour confectionner presque tout ce qu’elle vend en boutique, au centre-ville de Thionville, dans le nord mosellan. « J’accorde une grande importance à la matière. J’aime toucher et ressentir les beaux matériaux. »
Cela fait un an que cette maman de trois filles, diplômée d’une maîtrise en chimie organique, s’est lancée. « J’ai toujours rêvé d’avoir un magasin. Pour moi, c’est important d’avoir le retour des clients. » Ce sont eux qui lui inspirent ses idées de créations. Anne-Karine mise sur le sur-mesure. Son atelier compte plusieurs machines à coudre, à broder et à tricoter. Son stock de laine, de lin, de soie, de dentelle impressionne. Elle privilégie les fournisseurs français, artisanaux. Elle retape aussi de vieux meubles qu’elle se plaît à chiner.
Une marmite made in Vosges
Le savon est son produit phare. Il ne faut pas de fier à la petite vitrine de son magasin, Entre olive et lin. À l’arrière de la boutique, un couloir mène à son atelier de couture puis à une pièce transformée en laboratoire. Ici, Anne-Karine Sauvage a monté sa savonnerie.
L’ancienne chimiste a de bonnes bases. Elle a aussi suivi une formation à l’université européenne des saveurs et des senteurs en Provence. Ses savons sont biologiques. Là encore, elle tente de pousser au maximum son engagement local et artisanal. « Ma marmite vient du Val d’Ajol dans les Vosges », sourit-elle. Les huiles de chanvre, d’onagre, de bourrache qu’elle utilise sont faites en France. Elle use de feuilles d’indigotiers cultivés dans le Sud pour la coloration.
Son travail est suivi de près : « Il y a beaucoup de protocoles et de règles sanitaires à respecter », précise la commerçante. Chaque formule, chaque fiche technique est évaluée avant d’être validée.
Anne-Karine Sauvage a monté un laboratoire à l’arrière de son magasin où elle fabrique ses savons. Photo RL /Armand FLOHR
Elle mélange les ingrédients dans cette marmite, fabriquée dans les Vosges. Et elle se sert d’un mixeur, « comme pour une soupe maison ». Photo RL /Armand FLOHR
Des choix économiques
Son engagement a forcément un coût. Mais côté finances, cette touche-à-tout de 46 ans est confiante après une première année d’activité. « Je m’en sors correctement. Je vends bien l’été grâce au tourisme et ça a explosé à Noël. »
Son local se situe dans le centre de Thionville, mais dans une rue peu passante. « J’ai choisi cet endroit car je paye moins cher. Si je m’étais mise dans une rue plus fréquentée, je n’aurais pas pu rentrer dans mes frais. »
L’inflation ne lui fait pas peur non plus. « Je ne vais pas augmenter mes prix. Seule l’huile pour fabriquer les savons risque de devenir plus chère. »
Des emballages sur mesure
Anne-Karine Sauvage est curieuse, de nature. « J’aime apprendre ce que je ne sais pas, j’aime pousser les choses plus loin », glisse-t-elle avec malice. D’autant que ses qualités manuelles le lui permettent. Au-delà des belles matières, des associations délicates, elle manifeste aussi un intérêt tout particulier pour les machines.
Sa collection personnelle comporte une machine à coudre industrielle montée sur bain d’huile, des machines à tricoter ou à broder, une imprimante 3D et même une machine pour fabriquer les boîtes cartonnées dans lesquelles elle vend ses savons bios et parfumés de 100 grammes par unité. « Il suffit de la calibrer, la machine découpe, marque les lignes de pliage », explique l’entrepreneuse, démonstration à l’appui. Reste ensuite à flanquer ces boîtes sur mesure de son logo et à inscrire le détail de leur contenu. Du 100 % made in Thionville.
