Ce n’est pas tous les jours que Denis Robin, le directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) PACA se rend en Vaucluse. Mercredi 20 mars, il a pourtant fait le déplacement à Cavaillon, et il a expliqué pourquoi : « Dans mes fonctions, j’ai parfois la crainte que l’EHPAD ne constitue pas une priorité pour certains directeurs d’établissement hospitalier. En tout cas, je peux affirmer que ce n’est pas le cas à Cavaillon-Lauris ».
On l’aura compris, si Denis Robin était présent ce mercredi au pied de la colline Saint-Jacques, c’est justement parce que l’hôpital intercommunal a lancé un vaste projet d’EHPAD qui ne se contentera pas d’assurer les missions classiques d’accueil et d’hébergement des plus âgés. Un EHPAD qui aura aussi pour vocation d’être un trait d’union entre son public et la vie de la commune. Bref, il fera en sorte que ses résidents restent, avant tout, des habitants de Cavaillon.
Un EHPAD intégré dans le quartier
D’ailleurs, situation peu ordinaire pour un établissement de ce type : il sera édifié aux abords du centre-ville cavaillonnais, tout juste en face de l’hôpital avec une vue imprenable sur la colline Saint-Jacques. Thomas Wallon du cabinet Avantpropos Architectes, maître d’œuvre de ce chantier lancé en septembre dernier, était lui aussi présent à ce rendez-vous qu’il n’aurait manqué pour rien au monde, s’agissant de la cérémonie de pose de la première pierre.
« C’est une architecture qui s’intégrera à l’environnement de ce quartier où il y a de nombreux bâtiments remarquables. Il y aura des terrasses et beaucoup d’espaces extérieurs pour être en contact avec la ville. Le traitement des baies avec leurs encadrements a été conçu en référence à l’architecture provençale. Les toits ont été également pensés pour s’intégrer parfaitement avec les toitures environnantes ». Thomas Wallon
107 chambres individuelles
L’EHPAD, d’une superficie totale de 5 800 m² proposera 107 lits répartis sur trois niveaux, uniquement en chambres individuelles et toutes avec salle d’eau. Certaines de ces chambres seront communicantes, pour permettre à des époux qui seraient hébergés ensemble de ne pas être séparés. Sur chacun de ces niveaux, on retrouvera également un espace dédié à la restauration et un autre aux soins.
Quant au rez-de-chaussée, il sera vraiment l’interface avec la cité, puisqu’on y trouvera une maison médicale ouverte à tous et pour tous les âges un pôle de dépistage de la fragilité, des salles de formation, un secteur médico-social avec un pôle dédié à l’animation et à la vie sociale, ainsi qu’un accueil de jour. Mais, surtout, il abritera également un Centre de Ressources Territorial (CRT) qui proposera une fonction d’appui, de coordination, d’expertise et de soutien en lien avec l’ensemble des acteurs gérontologique du sanitaire, du médico-social et du domicile. Un parking avec 68 places viendra compléter le tout.
Un projet à 20,6 M€
Pour tout cela et pour les équipements, il conviendra de débourser 20,6 M€. Les financeurs ont donc dû se mettre à plusieurs pour réunir une telle somme : le centre hospitalier Cavaillon Lauris (9,2 M€), l’ARS PACA (7,5 M€), le Conseil départemental de Vaucluse (1 M€) et la Ville de Cavaillon (1 M€) qui a également offert un terrain de 4 500 m².
L’Agence régionale de Santé, le Conseil départemental, la Ville de Cavaillon, le centre hospitalier et les financeurs du futur EHPAD se sont retrouvés sur le chantier, débuté depuis l’automne dernier. (Photo J. Boudon)
C’est justement le maire de Cavaillon, Gérard Daudet, qui a lancé la présentation de cet équipement qui devrait être ouvert en mars 2026 (avec réception de chantier en novembre 2025). Et il ne s’est pas fait faute d’insister sur le fait qu’il fallait se préparer dès maintenant à un vieillissement notable de la population.
« D’ici 2030, le nombre de 75/85 ans aura augmenté de +50 % par rapport à 2020. Et même si neuf Français sur 10 souhaitent vieillir chez eux, certains, trop dépendants, devront être hébergés dans des établissements comme celui-ci. » Gérard Daudet
Voilà pourquoi Gérard Daudet a tenu à ce que sa Ville participe pleinement à ce projet. Tout comme Dominique Santoni a tenu à ce que le Conseil départemental qu’elle préside en fasse autant, même si elle l’a rappelé, il n’a pas pour vocation de participer au financement de tels établissements, mais d’aider à l’autonomie. Reste que l’originalité de cet EHPAD, ouvert sur la cité et dont le CRT proposera un travail permettant de retarder ou même d’éviter l’hébergement en établissement, méritait bien cela.
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2024-03-22 10:54:00
