Alors qu’ils étaient en plein départ en vacances, le couple, qui traversait la France pour rendre visite à leur fils de 4 ans, avait envoyé un SMS à la SNCF signalant la présence d’un « terroriste dans le train Paris-Lille ».
Ce message avait entraîné la mobilisation du Raid et du GIGN, la suspension du trafic ferroviaire, et l’évacuation des deux gares lilloises pendant quatre heures.
Après avoir présenté leurs excuses, le père, un chauffeur-livreur en surpoids de 30 ans, déjà condamné à plusieurs reprises, a été condamné à 16 mois de prison dont huit ferme.
Le tribunal a également révoqué le sursis d’une peine précédente, entraînant une peine supplémentaire de six mois de détention, alors que le parquet avait déjà fait incarcérer deux autres peines totalisant 18 mois lors d’une première audience en juillet.
La compagne du prévenu, une aide-soignante de 27 ans, a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis, et s’est déclarée « soulagée » après l’audience.
« Je tiens à m’excuser pour cette énorme bêtise : nous n’avons pensé qu’à nous », a-t-elle déclaré devant le tribunal.
Déjà condamné à plusieurs reprises
« Nous ne sommes pas des terroristes, pas des monstres, nous avons agi sans penser aux conséquences », a déclaré en pleurs le prévenu, qui était détenu lors de son procès.
Il compte en effet 18 mentions à son casier judiciaire, pour des menaces de mort, des vols et des violences conjugales, et s’était pacsé avec sa compagne malgré une interdiction de contact entre eux prononcée par la justice.
Le procureur avait requis 18 mois de prison dont 12 ferme contre lui, et 12 mois de prison dont six ferme contre elle, soulignant un « égoïsme poussé à l’extrême ».
Installés récemment en région bordelaise, ils se rendaient dans le Pas-de-Calais, leur région d’origine, afin d’exercer leur droit de visite auprès de leur fils de quatre ans, qui était placé.
Après un retard de train, ils craignaient de manquer le TGV Paris-Lille de 8h45 et les correspondances suivantes.
« Nous avons tous les deux cherché sur internet, et nous avons eu la même idée d’envoyer un message sur un terroriste », a expliqué la jeune femme, reconnaissant qu’elle avait dicté le SMS envoyé depuis le téléphone de son conjoint. Ils l’avaient ensuite éteint pour ne pas être localisés. « Nous ne savions pas quelles seraient les conséquences », a-t-elle affirmé.
1000 passagers impactés
Le parquet a souligné que « mille passagers ont été affectés par leur bêtise », alors que même avec le train suivant, « ils seraient arrivés à l’heure ».
Le couple avait été arrêté dès son arrivée à la gare de Lille.
La SNCF a demandé plus de 20 000 euros de dommages et intérêts, un chiffre provisoire en attendant le montant total des indemnisations pouvant être demandées par les voyageurs.