Nouvelles Du Monde

UE, accord unanime sur un nouveau pacte de stabilité

UE, accord unanime sur un nouveau pacte de stabilité

2023-12-21 02:05:00

Accord trouvé dans l’UE sur réforme du Pacte de stabilité. L’accord entre les ministres européens des Finances a été obtenu à l’unanimité, comme l’a déclaré la ministre espagnole Nadia Calvino. L’Italie a également donné son accord, dans un « esprit de compromis » a rapporté le ministre de l’Économie lors de la visioconférence Ecofin Giancarlo Giorgetti. Le nouveau pacte, a-t-il ajouté, est « plus réaliste » que le précédent. Le ministre a également souligné que “l’Italie a réalisé beaucoup de choses et, surtout, ce à quoi nous souscrivons c’est un accord durable pour notre pays“, vise d’une part une réduction réaliste et progressive de la dette, tandis que d’autre part il envisage les investissements, notamment du Pnrr, dans un esprit constructif”.

Le Premier ministre, Giorgia Meloni, estime qu’il est “important qu’un compromis de bon sens ait été trouvé entre les 27 États membres de l’UE pour un accord politique sur le nouveau pacte de stabilité et de croissance”. “Malgré des positions de départ et des besoins très différents entre les États, le nouveau Pacte constitue pour l’Italie une amélioration par rapport aux conditions du passé”, lit-on dans la note du Palais Chigi. L’accord sur le Pacte de stabilité prévoit “des règles moins rigides et plus réalistes que celles actuellement en vigueur, qui évitent le risque d’un retour automatique aux paramètres antérieurs, qui auraient été insoutenables pour de nombreux États membres”.

L’accord trouvé au Conseil sur la position de négociation repose sur la proposition présentée par la Commission au printemps, mais la complique considérablement. L’objectif de simplification du cadre de gouvernance économique n’est pas atteint : il était compliqué et restera compliqué, essentiellement pour des raisons liées aux besoins politiques internes de chaque gouvernement. Pour le commissaire Paolo Gentiloni, si la réforme ajoute de la “complexité” à la proposition de la Commission, elle préserve cependant “son cœur”, en premier lieu “l’équilibre entre stabilité des finances publiques et réformes et investissements”.

L’Europe, ajoute-t-il, “a besoin de règles communes, pas de nostalgie de l’austérité” et “je pense que ce compromis nous aidera dans cette direction”. Celui convenu au sein de l’Ecofin n’est pas la version définitive des règles, qui devront maintenant être négociées avec le Parlement européen, probablement avant la fin de la législature : il s’agit, techniquement, de trois propositions législatives. Pour le ministre espagnol, la réforme est “équilibrée”, dans la mesure où elle prévoit “quatre garde-fous : sur la dette, sur le déficit, sur la contracyclicité et pour protéger les investissements”. Il reste deux volets du pacte : le volet correctif et le volet préventif. La procédure pour déficit excessif ne change pas (les sanctions changent, qui sont réduites pour qu’il soit plus facile de les infliger aux « réprouvés »), mais les conditions auxquelles les pays soumis à la procédure devront se conformer changent.

Lire aussi  Compensation CO2 - Le géant climatique du Pôle Sud doit suspendre son projet phare - Actualités

Pour éviter que les États qui se retrouveront en procédure au printemps prochain, dont certainement l’Italie et la France, soient obligés de réduire leurs investissements au moment où ils doivent être faits (ceux pour la transition climatique doivent être faits “maintenant”, souligne source de Bercy), une forme de flexibilité est introduite dans le texte, via un “considérant”, selon lequel la Commission européenne prend en compte l’augmentation des dépenses d’intérêts en évaluant la trajectoire de relance à convenir avec le pays (plans d’ajustement basés sur un trajectoire de dépenses, de 4 ans extensible à 7 ans en tenant compte des réformes et des investissements), limitée à la période 2025-27.

La Commission tiendra notamment compte du Pnrr pour décider de la prolongation du plan, un point qui tenait à cœur à la fois à la France et à l’Italie. Le paramètre qui compte est celui des dépenses nettes, dont le respect sera contrôlé au travers d’un compte spécifique : en cas de dépassement de certains seuils d’écart (0,3% du PIB déficit annuel, 0,6% cumulé sur la période du plan), la Commission établit un rapport et peut lancer une procédure de déficit. Le compte est remis à zéro à la fin de la période du forfait. Deux garde-fous « horizontaux » sont introduits dans le volet préventif, principalement à la demande de l’Allemagne, valables pour tous, l’un sur la réduction annuelle minimale de la dette (1 % du PIB pour les pays au-dessus de 90 %, 0,5 % pour ceux entre 60 % et 90 %). %), l’autre sur le déficit, plus complexe, particulièrement problématique pour l’Italie.

Lire aussi  Les travailleurs syndiqués piquetent Starbucks: «Nous pouvons faire un changement»

Le garde-fou sur le déficit, fortement soutenu par l’Allemand Christian Lindner, prévoit un objectif de déficit structurel de 1,5%, avec une marge de 1,5% du PIB contre l’objectif de 3%, pour les pays dont la dette est supérieure à 90% du PIB ; la marge est de 1 % pour les pays en dessous de 90 % (l’objectif de déficit structurel est donc de 2 %). Pour atténuer son impact, il a été décidé que le rythme de convergence vers cet objectif serait progressif, avec un ajustement structurel primaire minimum de 0,4% par an, qui est réduit à 0,25% par an en cas de prolongation de la durée du plan. (ces seuils sont légèrement supérieurs à ceux prévus dans le dernier projet Ecofin, respectivement 0,3% et 0,2%).

Pour l’Italie, comme pour la France, par rapport aux règles irréalistes actuelles, c’est un gain net : par rapport à l’OMT, Paris gagne plus d’un point de PIB, Rome encore plus. Et l’ajustement minimum, de 0,25% du solde structurel primaire, est bien plus doux que celui prévu par les règles actuelles (minimum de 0,5% du solde structurel chaque année). Pour une source de Bercy, “on ne peut pas dire” que les nouvelles règles amènent de l’austérité, car, par rapport aux anciennes, l’amélioration est nette. Et pour l’Italie, c’est “un bon accord”, soulignent-ils depuis Paris.

L’accord a été annoncé mardi soir par les ministres français Bruno Le Maire et allemand Christian Lindner, depuis la capitale française, lors d’une conférence de presse commune, mais selon des sources de Bercy, le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti et le présidence espagnole, ils ont été constamment informés et tenus informés. Par ailleurs, selon la source, il était essentiel que la France et l’Allemagne parviennent à un accord à 27, une notion que “de nombreux Etats membres” avaient transmise à Paris.

L’accord répond aux besoins politiques de chaque ministre : chacun peut revendiquer quelque chose, dans un ensemble global « équilibré », comme l’a défini Nadia Calvino. En particulier, Christian Lindner, qui lutte pour sa propre survie politique (son parti, le FDP, oscille autour de 5% dans les sondages, seuil du Bundestag, contre 11% en 2021), ramène des règles intérieures “sévères”, comme a-t-il affirmé hier, alors que celles de l’ancien pacte de stabilité n’étaient sévères “que sur le papier”.

Lire aussi  Elon Musk annonce que Neuralink a posé son premier implant cérébral sur un patient

Que ce cadre de gouvernance économique, en plus d’être « calibré » sur les besoins politiques internes des différents gouvernements, est aussi ce dont l’UE dans son ensemble aurait vraiment besoin pour rattraper les énormes retards accumulés par rapport aux États-Unis et à la Chine en particulier après la crise financière qui a débuté en 2008 et les dommages auto-infligés par les politiques d’austérité, cela reste à voir.

Comme l’a noté le Conseil européen des relations extérieures, en 2008, année de la faillite de Lehman Brothers, l’économie de l’UE, qui compte beaucoup plus d’habitants que le géant atlantique, était légèrement plus grande que l’économie américaine : 16,2 mille milliards de dollars, contre 14,7 mille milliards. dollars. En 2022, l’économie américaine avait atteint 25 000 milliards de dollars, alors que l’UE et le Royaume-Uni réunis n’avaient atteint que 19 800 milliards de dollars. L’économie américaine est désormais plus grande d’un tiers et dépasse de plus de 50 % celle de l’UE, sans le Royaume-Uni.

Nous verrons si le cadre de gouvernance économique est ce dont a besoin une UE qui se veut « géopolitique ». Pour contrer la renaissance de l’impérialisme russe sous Vladimir Poutine, qui semble déterminé à réduire l’Ukraine, grand exportateur de produits alimentaires, à un pays n’ayant quasiment aucun accès à la mer, s’appuyer uniquement sur la main invisible du marché risque de ne pas suffire. Sans oublier la transition verte et numérique. Des investissements publics seront nécessaires, et en nombre suffisant. Et si les règles ne les encouragent pas, comme Mario Draghi l’avait prévenu lorsqu’il était Premier ministre, elles ne seront tout simplement pas mises en œuvre. Avec quelles conséquences, nous pouvons déjà le constater aujourd’hui, avec la promesse de livrer 1 million de munitions d’artillerie à l’Ukraine d’ici fin mars 2024, ignorée de manière sensationnelle par l’UE.

Lire aussi



#accord #unanime #sur #nouveau #pacte #stabilité
1703134273

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT