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Traps « Four Tigers » (2023) – Chronique sur MondoSonoro

Traps « Four Tigers » (2023) – Chronique sur MondoSonoro

2023-05-15 17:58:55

La petite ville biscayenne de Getxo a été une enclave sujette à une agitation artistique constante au cours des dernières décennies. Contexte dans lequel s’inscrit l’origine de la bande pièges, qui, loin d’être une nouvelle éclosion de ce microclimat créatif continu, est le résultat de l’alliance entre divers musiciens, dirigée par Álvaro Real de Asúa, définie par une carrière antérieure exceptionnelle. Un curriculum vitae brillant, tel qu’approuvé par les noms d’El Inquilino Comunista, Zodiacs, Gringo ou Arana, qui bien qu’il puisse servir de références cohérentes, ceux-ci sont fermement soutenus par trois albums qui ont leur continuation dans le courant “Quatre tigres”. Un album qui continue d’atteindre l’indie-rock et d’autres genres de nature déformée, ce qui pourrait parfaitement signifier l’ADN structurel du groupe, mais qui maintient, et amplifie, cette progression à la recherche d’augmenter son catalogue de sons avec l’ultime objectif d’aspirer à façonner un concept, de tous ses bords, plus substantiel.

Compte tenu du militantisme anglophone du groupe, l’utilisation d’un titre en espagnol, avec une langue clairvoyante, n’est rien de plus que le mécanisme permettant de souligner la configuration même du groupe. Mais lorsqu’il s’agit de curiosités acrobatiques, après avoir assumé cette œuvre -mixée par son inséparable allié, Jonan Ordorika, – le chant du cygne pour le studio d’enregistrement où il a été enregistré, Grabasonic, semble jouer le rôle d’un présage concernant des chansons qui dans leur Contents, parfois frisés aussi, ils se révoltent contre une décadence sociale où l’incertitude et le découragement existentiel s’accommodent avec un naturel croissant.

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Si cet album se distingue, entre autres, par l’affichage de tout un glossaire d’accents musicaux divers, il parvient en même temps à transférer cette polyvalence à ses textes, qui peuvent naître de la dictée de jeux ironiques acides, exprimés sous des significations accablantes. ou enveloppé entre cryptique ou métaphysique. Mais s’il y a un élément environnemental que tout l’album a en commun, c’est un ton atmosphérique réitéré – parfois exprimé copieusement et d’autres fois comme un voile tombé subrepticement -, métaphoriquement anticipé sur la pochette par ces bulles de savon qui accompagnent les tigres et qui finit par devenir un signe identitaire de la personnalité de l’œuvre.

Bien qu’il ne soit pas le plus orthodoxe lorsqu’il s’agit de décomposer l’essentiel d’un album pour commencer par sa dernière chanson, “Can’t Live Like This” réside dans un recueil illustratif à la fois des ingrédients connus du groupe et de ceux utilisés dans une nouvelle façon de cette fois. Car ce thème fonctionne bien sûr comme une ode à la distorsion, mais en même temps il est accompagné de claviers, qui prolongent sa profondeur, et d’un ton nostalgique subtil dessiné avec des traces de rock classique, une nuance qui est surtout visible dans la campagne ., bien entraînés par la participation d’une voix féminine, de « Green Diet », avec laquelle ils s’alignent avec les représentants de cette tendance appelée Paisley Underground. Subtilités qui, malgré ce qu’il pourrait sembler, ne seront pas occultées, elles modifieront simplement leurs codes, du fait de l’appel furieux de certaines guitares qui portent l’appellation d’origine de groupes comme Dinosaur Jr. ou Hüsker Dü, reproduisant des coups directs et précis dans « Searching the Word », faisant appel au bruit de « Run Run », invoquant son propre titre à travers une décharge d’énergies d’intensité variable dans « Hear the Thunder » ou la rêverie délirante de « They Play on », une « prière » dédiée à toutes ses références de la six cordes.

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Mais Trampas ne vit pas seulement en portant le volume des amplificateurs au maximum ; ce serait trop facile, et sans que ce sens soulage les cordes de ses instruments, il cohabite dans « Bubble Boy », et son portrait pandémique claustrophobe, maniement plus élégant, dans lequel on pourrait parler de Big Star ou de Teenage Fanclub, aux côtés de un apport onirique venant en grande partie de la présence des claviers, tout aussi indispensables dans “Followers”, une phrase judicieuse contre le tawdry ségrégué par les réseaux sociaux, dans la réalisation d’un ton garage incarné entre une cadence martelée de riffs, les mêmes qui malgré développant des dialogues tordus de vocabulaire grossier dans “Wanna Be an Indian”, ils sont le paysage de fond d’une interprétation mélodique. Des différences ou des altérations de tension qui disparaîtront totalement l’espace d’un instant pour laisser place aux noctambules et aux « C’mon » intimistes.

Avec cet album, le groupe biscayen élargit la zone d’action à partir de laquelle agit son son -caractérisé par cet indie-rock primal à l’esprit corrosif mais à l’implantation harmonique- jusqu’à atteindre un périmètre d’extrémités plus nettes et élargir l’étendue de leurs registres . . De nouvelles pièces pour un puzzle qui propose évidemment une photographie du groupe sous une gamme de couleurs plus large mais toujours clairement reconnaissable. Quatre tigres qui s’avèrent ainsi capables à la fois de montrer leurs ongles plus acérés que jamais et de s’approcher docilement pour se faire caresser, sans jamais oublier que leur condition féline rugit implicitement comme forme de communication.

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