Nécessité pour les uns
Le président du Département Patrick Weiten et le maire de Thionville Pierre Cuny ont rappelé « l’urgence » à réaliser l’A31 bis, en complément de toutes les autres solutions possibles pour faciliter la mobilité en Lorraine : ferroviaire, lignes de bus dédiées, télétravail… Thierry Ledrich, président de la Fédération régionale des travaux publics de Lorraine, ne dit pas mieux. Bernard Moreau (Impact Lorraine mobilités), évoque un « nécessaire rattrapage ». Jean-Pierre George, pour les réseaux économiques ELN, CAC 140, UE 57, parle « d’une urgence absolue ».
Sur la question des tracés, puisque c’est sur ce point que portait la consultation du moment, le faisceau F4 avec tunnel s’avance comme « la solution du plus grand consensus », relève le maire de Florange, Rémy Dick. Olivier Postal, maire de Terville, souscrit, mais reste prudent : « J’espère que toutes les mesures de sauvegardes seront prises. »
Des choix alternatifs
Chez les élus, il y a aussi des voix dissonantes, pour qui l’A31 bis dans son ensemble est impensable. Le député Laurent Jacobelli (RN), estime que « la solution n’est pas ici. Il faut mettre le paquet sur le ferroviaire ; il faut que la Région se réveille […] Reprenez la page blanche ! » Michèle Bey, conseillère municipale d’opposition à Florange, pointe « des conséquences catastrophiques sur la santé des habitants ». Elle craint que le péage ne fasse se reporter le trafic à Florange et Uckange.
« Je n’ai entendu personne dire qu’il ne fallait rien faire pour améliorer la mobilité, mais les interventions ont montré les insuffisances de ce projet », résume Éliane Romani, pour le groupe régional EELV. « Les moyens alternatifs existent ; ils sont faisables : montons-les à la hauteur de ce dont nous avons besoin pour notre territoire ».
« Une mauvaise anticipation de la mobilité le long du sillon lorrain »
Les collectifs de riverains ont plaidé une dernière fois leur désarroi. « Tous les tracés ont des conséquences sur le plan environnemental », regrette la présidente de l’association de sauvegarde du site de Bétange. Pour le collectif Non à l’autoroute à Florange, « le tracé F5 serait le plus désastreux ». L’association PaiX Florange estime que « les Florangeois ont le couteau sous la gorge depuis les années 70 ».
Les associations environnementales sont sur la même longueur d’onde. Le réseau LNE et Air vigilance pointent « le résultat d’une mauvaise anticipation de la mobilité le long du sillon lorrain ». Alternatives 31 s’appuie sur les nécessaires réductions des gaz à effet de serre : « L’État s’expose à transgresser sa propre loi. C’est un projet à contresens. » L’A31 bis « nous engage dans une voie sans issue. Il n’est ni écologique, ni social », martèle le réseau Attac, qui demande l’étude d’alternatives soutenables.
La Fnaut-Agir (usagers des transports) embraye : « Si on créé un nouvel appel d’air, ce sera pire […] Trouvez-nous les solutions qui ressemblent au XXIe siècle. »
Enfin, le collectif Non à l’autoroute payante (Napa 31) s’échine : « Nos villages sont devenus des enfers. Dès 5 h 30 le matin, des milliers de véhicules passent sous nos fenêtres. »
