Thierry Debecker est le propriétaire du restaurant “Resto des Belges” à Essaouira. Bien que la région ait été épargnée par le séisme, les rues sont désertes depuis plusieurs jours alors qu’en temps normal, la saison touristique bat son plein.
“Tout le monde a quitté la ville pour aller aider les sinistrés. Il y a par exemple de nombreuses femmes qui arrivent de tous les coins du Maroc avec un four au bois et qui, sur place, font des milliers de pains. D’autres y produisent du thé à la menthe.”, témoigne-t-il. “Beaucoup ont de la famille sur place. Sinon, les gens qui n’y vont pas déposent de l’eau, de l’huile, des sacs de couchage, des tentes, des couvertures… sur des parkings et des camions-bennes de volontaires enlèvent et amènent tout en zone sinistrée.»
Le Maroc fait un choix très politique en éconduisant la France
Le restaurateur en profite pour recadrer certaines idées reçues. “Il est faux de dire que le Maroc refuse l’aide internationale. On ne peut tout simplement accueillir toute l’aide internationale, là tout de suite. Il y a des rochers sur les routes, les villages touchés sont inaccessibles. Il faut d’abord tout déblayer. Et prendre le temps d’organiser la coordination entre les délégations des autres pays et de cibler les besoins spécifiques.»
Josiane De Leener est responsable de l’Amicale des Belges au Maroc.
“On parle beaucoup de Marrakech mais ce n’est pourtant pas la ville qui a été le plus touchée. Les bâtiments y sont solides, plutôt neufs. L’horreur est bien plus flagrante dans les villages des alentours, notamment ceux qui sont localisés dans les montagnes. Des villages entiers sont détruits. Les maisons, ce sont des piles de pierres ou de briques à peine soudés par de la boue. Dans ces zones-là, on y transporte les morts à dos d’âne.»
La question du relogement de ces personnes est déjà épineuse : “Ces gens ont tout perdu. Et au Maroc, il n’y a pas d’assurance habitation.»
“À ce stade, on ne nous a encore signalé aucun belge décédé ou blessé”, ajoute Josiane De Leener.
“J’ai vu la mort de mes propres yeux” : après le séisme au Maroc, les recherches se poursuivent dans les zones sinistrées