La perte de la ville fortifiée d’Avdiïvka dans l’oblast de Donetsk est un coup dur pour le prestige de l’armée ukrainienne, qui doit essayer de colmater les brèches malgré un ralentissement notable de l’aide occidentale.
• Lire aussi: Zelensky reconnaît une situation “extrêmement difficile” face aux forces russes
• Lire aussi: L’armée russe poursuit son offensive au-delà d’Avdiïvka, selon Kyïv
• Lire aussi: Mort de Navalny: Biden dit “envisager” des sanctions supplémentaires contre la Russie
“Ce qui a fait le succès des Russes actuellement, c’est le fait qu’ils ont été capables d’envoyer beaucoup de ressources, tant en personnel qu’en armement et en véhicules, pour faire l’assaut sur Avdiïvka”, relève le brigadier général à la retraite, Gaston Côté.
En entrevue à l’émission Le Bilan, M. Côté explique que la situation pour les deux brigades qui défendaient la ville était devenue insoutenable.
“[Les Russes] étaient parvenus à avoir une domination assez impressionnante, en fait de 7 pour 1 en termes de personnel déployé sur le terrain”, informe-t-il.
Par le biais d’attaques incessantes, avec des ressources d’un volume avec lequel l’Ukraine n’a aucune chance de concurrencer, l’armée russe a réussi à déborder sur les flancs de la ville, mettant ainsi en péril les lignes de ravitaillement de l’armée ukrainienne.
Dans ces conditions, “la seule solution pour éviter un massacre de l’armée ukrainienne, c’était de faire un repli”, affirme le spécialiste.
Quelle est l’importance de la petite ville d’Avdiïvka?
Au niveau stratégique, “Avdiïvka n’est pas nécessairement une ville importante, souligne M. Côté. C’était une ancienne ville où il y avait des mines de charbon”.”
Toutefois, le territoire qui entourait la municipalité offrait aux Ukrainiens d’excellentes positions pour repousser les attaques russes, ce qui explique pourquoi l’armée russe a mis deux ans à capturer cette ville.
“Aux alentours d’Avdiïvka, il y avait des petites collines qui permettaient une défense assez intéressante et solide”, soutient M. Côte.
Passé cette place forte, au nord-ouest de la ville, le terrain se transforme en plaines agricoles et par conséquent, il devient plus difficile à défendre contre des chars d’assaut et ce modèle de “guerre mobile” qu’emploie la Russie.
Pendant les mois d’hiver, les Russes pourront donc exploiter cette brèche dans ce secteur “puisque le terrain est encore gelé, mais dès que le printemps va commencer à s’installer, s’il y a de fortes pluies dans le secteur, à ce moment-là, ça devient un bourbier immense”, explique le brigadier général.
Cependant, M. Côte est certain que les Russes vont tenter d’exploiter “au maximum” l’opportunité qui se dessine devant eux pour “talonner les forces ukrainiennes qui sont en repli”.
***Voir l’entrevue de Gaston Côté dans la vidéo ci-dessus***
