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Terville. Les vendeurs accusent le client virulent d’injures racistes

Terville. Les vendeurs accusent le client virulent d’injures racistes

Son calme à la barre du tribunal contraste avec la rage qui l’a saisi au comptoir du service après-vente de l’enseigne But à Terville le 18 décembre 2021. Ce jour-là, il vient récupérer une lampe. Son épouse s’était déjà présentée au magasin une première fois mais il manquait un document pour retirer la commande. Son mari revient quelques heures plus tard. Le salarié lui demande une pièce d’identité. Et le client déraille.

Le vendeur et son responsable dénoncent des injures racistes. Ils accusent ces termes : « Voleurs, nous les Français, on vous a donné du travail, c’est vous les voleurs, on vous a fait venir en France pour travailler, on vous a donné du travail, c’est grâce à nous si vous travaillez en France. » La citation est retenue dans la prévention qui a mené le client devant le tribunal correctionnel de Thionville mardi.

« Je suis antillais, je suis français »

L’homme, âgé de 51 ans, s’en défend. Il reconnaît sa colère. Il est d’ailleurs venu s’excuser par la suite, en larmes. Son comportement serait dû à un profond état dépressif. Grand, carré, mains serrées, il apparaît contrit face aux magistrats. Il ne se retourne pas lorsque la victime raconte la scène qui l’a « traumatisée » et motivé plusieurs arrêts de travail. « Je me suis senti minable », rapporte le vendeur.

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« Je comprends que monsieur veuille minimiser, c’est plus facile. Mais en tant qu’adulte, il faut prendre ses responsabilités. » Il poursuit en racontant qu’il est employé au magasin But, zone du Linkling, depuis trois ans. « Je suis antillais, je suis français, peu importe ma couleur de peau. » Son responsable, également partie civile dans ce dossier, renchérit. Il évoque des « propos indignes ». « Monsieur était révolté, déchaîné », décrit-il. Un chef de rayon était ensuite intervenu.

Une amende et des indemnités

« Nous sommes là pour faire du droit, pas de la morale », tempère l’avocat de la défense, Me Tibéri. Il maintient qu’il n’y a pas de témoin, autre que les victimes présentes au procès. Son client a refusé la composition pénale, une procédure judiciaire simplifiée, pour comparaître devant le tribunal correctionnel. « Il voulait faire face et répéter qu’il n’a pas tenu ces propos », insiste le conseil. Il cite un arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation, datée de 2002 rappelant que les seules déclarations des parties civiles ne sont pas des preuves suffisantes pour condamner. Me Tibéri plaide la relaxe.

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Mais le tribunal ne le suivra pas. Le prévenu est reconnu coupable d’injures publiques à caractère racial. Il écope d’une peine de 500 euros d’amende, conformément aux réquisitions du parquet. La décision devra être affichée pendant deux mois au service après-vente du magasin But. Enfin, le client est condamné à verser 400 euros et 600 euros aux victimes pour les indemniser de leur préjudice moral. Mais ce jugement n’est pas définitif. La défense a d’ores et déjà interjeté appel.

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