Les dépendances ont fait partie de ma vie dès mon enfance, marquée par des traumatismes. D’abord, l’alcoolisme de mon père, suivi des disputes parentales et de la détresse de ma mère, que j’ai retrouvée un jour au bord du suicide, épuisée. S’ajoute à cela ce que ma mémoire a refoulé pendant des années : les viols commis par le fils des voisins, âgé de 16 ans. Ces souvenirs ont refait surface lors de ma première consultation pour consommation excessive d’alcool. À l’âge de 11 ans, j’ai commencé à fumer du tabac sous l’influence d’une “grande” du collège. Dès lors, je commence à fumer avec mon père le dimanche, un moment de partage important pour moi. Adolescent, les bals du samedi soir sont l’occasion de m’enivrer de bière. Déjà à cette époque, je ne savais pas modérer ma consommation, allant jusqu’à m’en rendre malade. À 16 ans, je fume mon premier joint de cannabis. Apaisée, je ne ressens plus rien, j’oublie ma souffrance. Cet effet m’accroche immédiatement. Il m’accompagnera pendant 25 ans. Le cannabis a été le produit le plus difficile à arrêter.
Devenue infirmière, je cherche à impressionner. Au fil du temps, je passe de la haine envers mon père au désir de communiquer avec lui, de l’aimer et de retrouver l’admiration que j’avais pour lui enfant. Lui, si courageux, si gentil, toujours prêt à aider son prochain. J’ai voulu devenir infirmière pour le sauver. À l’hôpital et avec ma famille, je continue à donner le change, déployant une énergie considérable pour (…)
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2024-02-17 20:00:51
