“Le stationnement payant c’est juste pour remplir les caisses de la mairie.” Si cette pensée, généralement entendue, peut être vraie par endroits, ce n’est pas le cas à Draguignan. Ici, le fait de rendre le stationnement payant dans les parkings et les rues du centre-ville lui fait perdre de l’argent.
Ainsi, en 2020, la Ville a encaissé 85.549,75 euros de forfaits post-stationnement (FPS, les fameuses amendes). Sauf que, pour la même période, la mise en place de ces amendes et de la surveillance du stationnement en ville a coûté… 127.337,87 euros.
En 2021, rebelote: 159.617,41 euros de forfaits post-stationnement perçus pour 170.000 euros de frais. Pour traiter ces FPS, la municipalité a dû acquitter plus de 22.600 euros de frais bancaires, 682,90 euros de fournitures et imprimés, 37.000 euros de frais de personnel, plus de 66.000 euros de maintenance des horodateurs et 9.500 euros de frais de collecte sur ces machines.
Une litanie de frais à laquelle s’ajoute la surveillance, à savoir les salaires de trois agents devant vérifier que les propriétaires des voitures ont bien payé leur stationnement, soit 94.396 euros.
“Les recettes des FPS représentent 36,30% de ce total. Ce taux est donc appliqué au montant des frais de surveillance”soit 34.265,75 euros.
Le stationnement payant, en revanche, n’est pas déficitaire, puisqu’en comptant les recettes des horodateurs et des FPS réunis, la Ville a perçu 439.662,55 euros. La peur de l’amende rapporte.
Si cette gestion est si coûteuse, pourquoi ne pas envisager des économies et rendre le stationnement gratuit, mais limité par un disque?
“C’est un choix politique”se défend Gregory Loew, adjoint délégué aux travaux et interventions concourant à l’aménagement des lieux de vie. “Nous assumons ce déficit, car il a de nombreuses vertus.”
Assurer la rotation des véhicules
“En rendant le stationnement payant, nous évitons que des voitures soient immobiles sur de longues durées. Nous créons ainsi une rotation sur chacun des parkings et dans le centre-ville. Cela permet à de nombreuses personnes de pouvoir se garer et ensuite aller voir nos commerçants du centre ancien.”
Malgré la hausse des tarifs de stationnements adoptée récemment, la municipalité assume: “Au final, les tarifs à Draguignan ne sont pas dissuasifs, il y a une heure offerte dans les parkings. Dans la rue, le stationnement n’est pas payant entre-midi et 14 heures”rappelle-t-il.
“Nous avons préféré une gestion par une régie autonome afin d’éviter une délégation de service public qui aurait fait flamber les prix.”
La situation restera donc la même en 2022, année pour laquelle la municipalité prévoit un déficit estimé aux alentours de 15.400 euros.
Il faudra donc continuer à placer son ticket bien en évidence, sur le tableau de bord.
