Si on nous vend que l’émotion est la meilleure, nous votons… avec peur – La santé mentale dans les moments difficiles

Nous avons longtemps été endoctrinés avec l’idée que nous devons vivre gouvernés par nos émotions. Ils sont notre guide infaillible pour tout problème ou décision à prendre. Je ris de ce qu’on appelait autrefois l’endoctrinement. Maintenant c’est fait au nom d’une prétendue démarche scientifique, médiatisée à toute heure, et tout le monde se tait !

Dans ce contexte, après les élections se pose inévitablement le débat sur l’influence sur le vote, le marketing, la publicité, les stratégies de séduction….. et le peu de place qui est accordé dans les campagnes électorales au débat des propositions et des idées

Mais en réalité, cette façon de faire est plus pertinente qu’il n’y paraît, car le résultat de cette immersion dans les émotions est que, pour beaucoup de gens, l’émotion la plus primitive et la plus puissante finit par prédominer ; la peur. Autrement dit, plus on se laisse emporter par le courant de la suprématie des émotions, si à la mode, plus on risque de se retrouver dominé par la peur, l’émotion la plus facile à induire, car la défense de la survie est la besoin le plus important, basique et le plus facilement activé. Tout cela dans le contexte d’une société de plus en plus vieillissante, dans laquelle, dans un avenir pas trop lointain, une grande partie de la population sera composée de personnes âgées, de personnes ayant une capacité d’adaptation et de survie réduite et donc facilement manipulables en raison de leurs insécurités.

Comme nous l’avons souligné dans ce même blog, étant donné que l’émotion est souvent mauvaise conseillère, l’évolution a choisi la raison comme contrôle de qualité de l’esprit. L’émotion et la pensée intuitive sont généralement très utiles, dans des situations que nous connaissons bien et dans lesquelles il n’est pas nécessaire de passer du temps à analyser en permanence ce que nous faisons. Mais il y a d’autres situations qui ne sont pas simples du tout, qui sont très complexes, comme celles qui ont trait au choix de notre modèle de société, qu’on ne peut pas laisser au plaisir de l’émotion.

En d’autres termes, quand on nous endoctrine sur la bonté de vivre dans l’émotion, on pense qu’on parle de séduction, de passion… mais malheureusement, la peur au final est l’émotion qui finit par prédominer plusieurs fois. Et la peur est une émotion qui bloque les changements, prévient les risques et l’émergence de nouvelles perspectives et modèles sociaux qui pourraient nous amener à vivre dans un monde moins inégalitaire, dans une société plus coopérative et prospère. C’est pourquoi il est surprenant que cette réalité ne soit pas prise en compte et que cet endoctrinement à la suprématie des émotions qu’ils veulent nous imposer pseudoscientifiquement soit accepté.

Encore une fois, il est clair qu’il faut défendre la valeur de la raison, le débat des idées, car sinon, au final ce qui gagne, pour beaucoup, c’est la peur. Et c’est juste arrivé. Si nous décidons que nous allons jouer les émotions, soyez prudent, car l’as est la peur