« Quand je suis entré à l’académie, il y avait quelque chose d’un peu fou. Mon entourage n’y croyait pas et pour moi, c’était un peu irréel… » Plusieurs centaines de kilomètres séparent Abdoulaye de sa ville d’origine, Paris. Mais le tremplin vers ses rêves se trouve là, le long du Rhône, dans le quartier du stade Gerland, à Lyon (Rhône).
C’est ici que la toute première « Tony Parker Adequat Academy » a ouvert ses portes à l’été 2019, proposant à ses élèves de suivre — en parallèle de leurs études — une formation poussée en basket-ball, mais aussi en « e-sport (sport électronique) » ou dans les échecs.
Ses bâtiments quasiment neufs, où s’entremêlent terrains d’entraînement, salle de musculation, réfectoire, des salles de cours et internat, nous ont été ouverts ce vendredi 3 février. En parallèle, de nombreux élus de Seine-Saint-Denis, venus à Lyon pour la journée, s’enfermaient avec Tony Parker pour une réunion de travail. Au menu : les contours de la deuxième école qui doit ouvrir en 2025 à Saint-Ouen, sur l’île des Vannes, à la pointe sud de l’Île-Saint-Denis.
À Lyon, la « TPA » compte déjà quelques ambassadeurs : sur les 140 élèves qui la fréquentent, on trouve des étudiants de toute la France, des DOM-TOM ou de l’étranger. Une dizaine d’entre eux ont grandi en Île-de-France, comme Abdoulaye, 22 ans, qui y passe son diplôme pour devenir entraîneur de basket. En espérant, un jour, coacher une équipe professionnelle. « Le matin, les coachs m’apprennent à coacher et l’après-midi, c’est moi qui les accompagne pendant leurs entraînements », explique le jeune homme originaire du Sénégal, mais qui a grandi dans le XXe arrondissement de Paris.
« Quand on arrive à entrer ici, on se dit que tout est possible »
Au bord du parquet, il réalise la chance qu’il a eue d’intégrer l’académie en septembre, après de nombreux entretiens : « Quand on arrive à entrer ici, on se dit que tout est possible », sourit-il. Il y apprécie les infrastructures : « C’est quelque chose que l’on ne trouve pas sur Paris. Et les coachs sont de très haut niveau. »
Il mesure aussi, dans son entourage de basketteurs franciliens, la forte attente autour de l’ouverture de la « TPA » en Seine-Saint-Denis. « C’est énorme, car il y a un gros vivier de sportifs en région parisienne. Et si ça a marché ici, ça va forcément marcher à Saint-Ouen. »
Parmi les autres jeunes franciliens, Oscar, 15 ans, impressionne par sa carrure. Originaire du Chesnay, dans les Yvelines, il jouait à Nanterre (Hauts-de-Seine) l’année dernière et vient d’intégrer le centre de formation de l’Asvel (le club de Lyon-Villeurbanne). En espérant suivre les traces de son frère, très grand espoir du basket français, Victor Wembanyama. « Cela fait longtemps que je connaissais l’Asvel et la Tony Parker Academy », glisse-t-il à l’heure de l’échauffement, avant l’entraînement du jour.
Dans une autre pièce, un peu plus loin, trois de ses camarades s’amusent autour d’un cours d’anglais ludique : « On vit bien ici, poursuit l’espoir. On peut se concentrer sur nos objectifs et tout est sur place : les cours, les entraînements… C’est ce qui est très pratique. »
Dans le 93, « cela reste encore très foot »
Si le passage par la « TPA » ne garantit pas l’accès à l’élite, il a déjà permis à plusieurs de ses académiciens de décrocher un contrat pro. C’est le cas de Kenny Kasiama, 19 ans, né à Montfermeil et qui a grandi dans le quartier de la Plaine, à Saint-Denis. Champion de France espoir avec l’Asvel, il a signé l’été dernier au Portel (Pas-de-Calais, actuel 13e de première division).
« L’ouverture à Saint-Ouen, c’est une bonne chose car il y a un énorme vivier dans le 93, et ça va ouvrir de nouveaux horizons, estime cet ancien de l’Insep (l’institut national du sport, de l’expertise et de la performance), dont la famille habite aux Docks, à quelques centaines de mètres de la future académie. Il y a beaucoup de jeunes de talent, qui ont le potentiel pour jouer au très haut niveau mais qui ne sont pas forcément bien encadrés, mis dans le droit chemin. »
L’ailier rappelle aussi que dans le 93, « cela reste encore très foot. Moi-même j’en ai fait, on en fait tous. À l’école, c’est le foot. Le soir avec les copains, c’est le foot… Ceux qui démarrent le basket très jeune, c’est souvent parce que le père était basketteur, observe-t-il. Avec une école à Saint-Ouen, de nouvelles pratiques, les jeunes pourront se dire : Tiens, je pourrais essayer ça, ou ça ! Quand tu es enfant, c’est le moment où tu dois toucher à tout. »
2023-02-08 11:00:00
1700828311
#ça #marché #ici #ça #marcher #SaintOuen #Tony #Parker #Academy #Lyon #les #Franciliens #croient