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Scandale Snapchat : Réveil des débats sur les violences sexuelles au Maroc

Scandale Snapchat : Réveil des débats sur les violences sexuelles au Maroc

L’affaire Snapchat, connue également sous le nom de scandale Snapchat, remet en question les violences sexuelles au Maroc et soulève les lacunes législatives qui en découlent. Les femmes marocaines, victimes de violences ou de chantage sexuel, choisissent souvent de se taire par peur du jugement de la société, des conséquences légales et du regard des autres. Ce silence entraîne une avalanche de traumatismes et de souffrances.

Jusqu’à quand la victime de violence sexuelle sera-t-elle également perçue comme coupable et pourra être punie en vertu de la loi marocaine ? Cette question reste sans réponse. L’affaire Snapchat met en évidence la problématique de la législation marocaine. Selon les témoignages de plusieurs “victimes”, le silence semblait être la seule solution : “Si nous faisons appel à la loi, nous risquons également d’être sanctionnées par l’article 490 qui réprime toute relation sexuelle hors mariage”. “Comment pourrais-je être punie simplement parce que j’ai fait confiance à quelqu’un, et comment pourrais-je être punie pour avoir partagé une intimité avec cette personne ?”, se demandent les victimes.

Le chantage sexuel, qui est également connu sous le nom de revenge porn, fait des victimes depuis longtemps, avec des milliers de gigaoctets d’images circulant sur Internet. Interrogée par Hespress FR, Leyla, une étudiante de 23 ans en deuxième année de master, a accepté de partager une ancienne histoire dont les séquelles persistent. “Je ne peux pas comprendre le jugement de la société et le regard péjoratif porté sur une personne victime de chantage sexuel. À l’âge de 8 ans, j’en ai été victime. Mon agresseur avait plus de 45 ans”, se souvient-elle.

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Les larmes aux yeux, Leyla poursuit, “après tant d’années passées, je m’en souviens comme si c’était hier. Il était l’agent de sécurité dans l’école primaire où j’étais élève, vu le travail de mes parents, j’étais obligée de me rendre à l’école avant l’arrivée de mes camarades. Il est censé me protéger, il a saisi l’occasion et à chaque fois il m’approchait d’une manière où j’ai senti un malaise”.

Se remémorant du souvenir atroce, Leyla relate que “malgré la relation proche que j’ai avec mes parents je n’ai pas osé leur dire ce qui se passe de peur de leurs réactions et de leurs jugements. Le chantage et l’abus sexuels ont persisté pendant presque six mois jusqu’au jour où j’ai eu le courage de tout révéler à mes parents”.

Terrifiés, “ils se sont dirigés à l’école pour remonter l’affaire au directeur et appeler la police, cependant, cette personne n’a été puni parce qu’il n’y avait pas de témoins”, conclut son histoire avec un brin de sarcasme : “Il aurait dû appeler d’autres pour témoigner de son acte odieux, c’est ainsi qu’il sera sanctionné”.

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L’histoire de Leyla ne représente qu’un pourcentage minime, chaque femme au Maroc a été victime de violence, d’abus ou de harcèlement, se sentant inconsciemment coupable. Karima Rochdi, membre du collectif 490, a également partagé avec Hespress FR ses inquiétudes concernant le fléau du revenge porn.

“Pas longtemps, la société civile a été témoin d’un cas troublant où une femme courageuse a payé cher le prix de son audace. Après une rupture, son ex-partenaire a diffusé une vidéo intime sans son consentement, violant ainsi sa vie privée et sa dignité. Cette affaire, bien qu’atroce, n’est malheureusement pas un cas isolé. Le revenge porn reste une menace persistante pour les femmes, les exposant à des risques émotionnels, psychologiques et même physiques. Il est grand temps que nous, en tant que société, prenions des mesures sérieuses pour combattre cette forme insidieuse de violence sexuelle”, déclare notre interlocutrice.

Le revenge porn est bien plus qu’une simple violation de la vie privée. C’est un acte de violence qui vise à humilier et à dégrader les victimes, les laissant souvent traumatisées et stigmatisées. Mettant en avant les lacunes législatives, la militante appelle à une réforme radicale : “il est impératif que la loi prenne des mesures sévères pour punir les auteurs de ces crimes et pour protéger les droits des victimes”.

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En conclusion, Karima Rochdi, membre du collectif 490 lance un appel à l’action à tous les membres de la société, “ne restons pas silencieux face au revenge porn. Battons-nous pour un monde où chaque femme est respectée, où sa vie privée est préservée et où elle peut vivre sans craindre d’être exploitée ou humiliée. C’est un combat que nous devons mener ensemble, et je suis déterminée à continuer à me battre pour la justice et l’égalité pour toutes les femmes”.

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