L’Espagne affronte ce jeudi soir l’Italie en demi-finale de la Ligue des Nations 2023 avec un nouveau venu nommé Robin Le Normand parmi eux.
“J’ai vu la confiance des gens de la RFEF (fédération espagnole de football), de mes coéquipiers et de ma famille et tout était très clair dans ma tête. Je suis reconnaissant de l’intérêt de la France mais il était clair pour moi que mon idée était de jouer pour l’Espagne” déclare Robin Le Normand, le défenseur de la Real Sociedad, fraîchement appelé en sélection par la Roja. Dans un dernier carré de Ligue des Nations sans les Bleus, l’une des curiosités sera de suivre les débuts espagnols du natif de Pabu (Côtes d’Armor).
Après Aymeric Laporte il y a deux ans déjà, la sélection espagnole a une nouvelle fois mis la main sur un défenseur central né en France. Comme le Basque, Robin Le Normand a longtemps attendu une convocation de la part de Didier Deschamps, en vain. “Ma non-convocation pour la Coupe du Monde 2022, ça a été dur. Surtout après la blessure de Presnel Kimpembe. Forcément, j’y ai pensé car je sortais d’une saison où j’avais bien fait les choses” regrette-t-il. Après huit ans passés en terre ibérique, le joueur de 26 ans a fait son choix et portera à l’avenir le maillot de la Roja.
Breton d’origine (son petit frère Théo joue actuellement à l’EA Guingamp), Robin Le Normand a fait ses classes du côté de Brest. Il a vécu la fin de son adolescence dans le Finistère mais n’a pas réussi à gagner la confiance du club. En témoigne le fait qu’il n’ait disputé qu’un match de Ligue 2 (le 15 avril 2016 contre Sochaux). Repéré par Éric Olhats, le “mentor” d’Antoine Griezmann, il part à Saint-Sébastien et s’engage avec la Real Sociedad. Dans un premier temps relégué à l’équipe réserve, Le Normand patiente avant de gravir les échelons.
En 2019, il revenait sur son échec à Brest pour l’AFP : “Ça avait été très dur à accepter. Moi, je me voyais passer professionnel là-bas, c’était un peu mon rêve qui s’écroulait, j’étais au fond du trou”. Les années ont passé, le défenseur élégant s’est imposé avec l’équipe première et la question de son avenir international s’est naturellement posée. Dans une déclaration à Marca, il affirmait : “Je suis français et j’en suis très fier. Mais où j’ai été formé et où on m’a fait grandir, c’est en Liga. Mon rêve s’est réalisé en Espagne”. Après avoir discuté avec la Fédération puis Luis de la Fuente, le sélectionneur national, les démarches se sont accélérées.
“Même un dernier appel de Didier Deschamps, le sélectionneur français, n’a rien changé”, a-t-il également précisé. “C’est quelqu’un de très bien, mais mon idée était très claire et je n’avais aucun doute. Je suis très heureux et convaincu de la décision que j’ai prise. Je préfère garder ces conversations confidentielles”, a-t-il évacué au sujet de cet entretien téléphonique avec le coach des Bleus.
Pilier de la Real Sociedad, Robin Le Normand a disputé 41 matchs cette saison et a grandement contribué à la qualification du club basque en Ligue des Champions. Diego Simeone, l’entraîneur intense de l’Atlético Madrid, considère même qu’il “fait partie des trois meilleurs défenseurs centraux de Liga”. Au contact d’Imanol Alguacil, le seul entraîneur qu’il connaît depuis son arrivée au Pays basque, il a beaucoup progressé. “Physiquement, j’avais de bonnes bases, mais tactiquement et techniquement, j’avais des faiblesses” concède le joueur, “Aujourd’hui, je m’identifie à ce qu’on m’a appris à la Real Sociedad : le jeu de possession, la qualité technique”.
“Reconnaissant” envers l’Espagne, Robin Le Normand se plaît énormément à Donosti (le nom basque de la ville de Saint-Sébastien) et se voit y rester encore longtemps. “J’aime tout ici. Le rythme et le mode de vie me plaisent énormément. Les gens et la ville m’ont accueilli de manière spectaculaire. Ils m’ont toujours soutenu, même dans les moments difficiles” relate-t-il pour le quotidien espagnol.
Néophyte avec la Roja, Robin Le Normand prend doucement ses marques : “Je me sens bien dans le groupe, mais je ne me considère pas comme un titulaire. Cela dépendra de l’entraîneur”. Le match contre l’Italie donnera une indication du rôle qui l’attend. Aymeric Laporte, lui, devrait être dans le onze espagnol. À propos du défenseur de Manchester City, le Breton déclarait à Marca : “Nous avons suivi des chemins très différents. J’ai hâte de jouer avec lui”. La charnière centrale Le Normand-Laporte a de belles années devant elle de l’autre côté des Pyrénées.
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