Le représentant adjoint de Pretoria à l’ONU a introduit Sidi M. Omar, envoyé du Polisario devant les instances onusiennes, dans la salle de presse du Conseil de sécurité après le vote de la résolution 2703 sur le Sahara. Sidi M. Omar a réaffirmé la revendication du Front Polisario d’utiliser les armes en toutes circonstances depuis la rupture du cessez-le-feu, comme lors des tirs de projectiles meurtriers contre les civils d’Es-Smara.
Lors du traditionnel compte rendu du Conseil de sécurité qui s’est tenu le 30 octobre, Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, a qualifié d’éventuellement “terroriste” l’attaque de la ville d’Es-Smara, attribuée au Front Polisario. Marthinus van Schalkwyk, le représentant permanent adjoint de l’Afrique du Sud, a opportunément introduit Sidi M. Omar dans la salle de presse après l’intervention d’Omar Hilale.
Après un long monologue critiquant vivement les États-Unis, la France et les autres membres du Conseil de sécurité qui ont soutenu la résolution 2703, actant la prorogation du mandat de la Minurso au Sahara, Sidi M. Omar s’est félicité du soutien stérile de Moscou et de Maputo. Il a tenté d’éviter une question d’un journaliste sur les quatre tirs de projectiles meurtriers qui ont causé la mort d’une personne et blessé trois autres civils à Es-Smara dans la nuit du samedi au dimanche.
Une confirmation de l’aveu n°901
Le représentant du Front Polisario et coordinateur avec la MINURSO a d’abord réitéré que son mouvement est “en guerre” contre le Maroc depuis la rupture du cessez-le-feu à la suite des événements de Guerguerat fin 2020, et que les actions belliqueuses de ses troupes sont récurrentes, en particulier dans cette portion du territoire qui jouxte la frontière avec l’Algérie où se trouve la région de Tindouf, fief des séparatistes. Il a également approuvé à nouveau le fameux communiqué n°901 diffusé par le Polisario qui faisait état d’hostilités engagées dans les zones de Es-Smara, Farsia et Mahbès, revendiquant ainsi l’attaque à l’arme lourde qui a visé des quartiers urbains de la “ville spirituelle” du Sahara.
Le Polisario prétend avoir appris les dommages causés par cette agression, tant humains que matériels, en consultant la presse marocaine, dont il conteste la crédibilité. Sidi M. Omar, qui refuse d’assumer la responsabilité de ces attaques, a accusé les Forces armées royales (FAR) d’avoir mené précédemment des raids aériens avec des drones armés contre des véhicules, tuant un certain nombre de “civils de différentes nationalités” dans la zone à l’est du mur de défense, selon ses dires. Bien qu’il ait cité un certain nombre de rapports établis par les équipes de la MINURSO qui ont constaté la destruction de véhicules carbonisés suite à des frappes aériennes, ces rapports n’ont jamais pu prouver l’existence de victimes civiles. Le Polisario a lui-même reconnu à plusieurs reprises que de nombreux miliciens ont trouvé la mort lors de tentatives armées d’approcher le berm des FAR, comme cela a été le cas en septembre dernier.
Lorsqu’on lui a demandé si le Polisario légitimait l’attaque contre des zones urbaines à Es-Smara en raison de la prétendue perte de civils dans son camp lors d’opérations des FAR dans des zones d’exclusion militaire, le représentant du Polisario a évité la question en prétendant que son mouvement était engagé dans une “lutte armée de libération du territoire” pour laquelle, selon lui, tous les moyens seraient légitimes. Il a martelé que le Maroc ne reconnaissait jusqu’à présent que l’existence d’escarmouches de faible intensité lors de la reprise des hostilités.
