Craignant des pénuries et une flambée des prix, le gouvernement russe a interdit provisoirement les exportations d’essence et de diesel, une mesure décrite comme « préventive » afin de « stabiliser les prix sur le marché intérieur des produits pétroliers »a précisé le vice-premier ministre, Alexandre Novak, chargé de l’énergie.
Approuvée jeudi 29 février par le premier ministre, Mikhaïl Michoustine, l’interdiction est imposée pour six mois, du 1er mars au 1er septembre. Les exportateurs russes pourront toutefois, selon le décret, continuer à approvisionner les Etats de l’Union économique eurasiatique (Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan…), la Mongolie, l’Ouzbékistan ainsi que l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, deux régions géorgiennes perfusées économiquement par Moscou.
Une telle mesure de restriction peut étonner. Troisième producteur pétrolier au monde, la Russie devrait être à l’abri d’une éventuelle pénurie de carburants. En mettant un coup de frein sur les exportations, le gouvernement, qui insiste sur le caractère « provisoire » de l’interdiction, espère maintenir les prix à flot au moment où la demande grimpe. Les semailles à venir, la guerre en Ukraine, qui consomme beaucoup d’essence et de diesel pour faire fonctionner les chars, les véhicules blindés, les batteries de missiles, le chemin de fer débordé par les transports de troupes et de matériels militaires ont fait flamber les prix, de 8 % à 23 % selon des sources russes.
A cela s’ajoute un nouveau problème. Alors que l’invasion russe entre dans sa troisième année, l’armée ukrainienne tente d’affecter la capacité de raffinage de l’ennemi, non sans succès. Depuis janvier, Kiev a multiplié ses attaques de drones sur les raffineries du pays. Selon l’agence Bloomberg, six importantes raffineries russes, représentant à elles seules 18 % du raffinage total de pétrole brut russe, ont récemment subi des dommages importants après avoir été les cibles d’attaques de drones.
« Réparations à effectuer »
Dans la nuit du 3 février, la raffinerie de pétrole de l’entreprise privée Lukoil à Volgograd, qui est le plus grand producteur de produits pétroliers du district fédéral du sud de la Russie, a été endommagée par des drones. L’incendie qui s’est ensuivi a détruit plusieurs installations, une partie du cycle de production a dû être stoppée. Le 29 janvier, une attaque similaire avait affecté la raffinerie Lukoil de Nijni Novgorod. Quatre jours plus tôt, c’était le tour de la raffinerie de pétrole de Rosneft, située à Touapsé, dans la région de Krasnodar, sur les bords de la mer Noire. Après avoir subi de lourds dégâts, elle est actuellement en réparation. Dans la nuit du 21 janvier, le terminal de l’entreprise Novatek du port d’Oust-Louga, touché par des drones, a pris feu. Le 19 janvier, enfin, un incendie, après une attaque de drones, a endommagé le dépôt pétrolier de Bryansknefteprodukt appartenant à Rosneft à Klintsy, dans la région de Briansk.
Il vous reste 31,54 % de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
dans un article qui peut être bien classé dans Google
#Russiedécrète #moratoire #sur #ses #exportations #dessence #pour #mois
publish_date]
