En 2016, La Poste a reçu l’agrément de l’État pour faire passer cet examen officiel. A Sarcelles, il est désormais possible de passer le Code pour voiture, mais aussi ceux pour moto et bateau.
Sarcelles, dans le Val-d’Oise. Au numéro 14 de la rue Carnot, à quelques pas de la gare de Sarcelles – Saint-Brice, se trouve le centre de La Poste. Diallo, une jeune femme de 19 ans, vient de terminer son examen du Code de la route. Originaire de la commune, elle le passe pour la deuxième fois. “Ça s’est bien passé.” dit-elle, confiante.
Ce bureau de poste propose en effet depuis début juin de passer le Code de la route (auto), mais aussi les Codes moto et bateau. Ouvert du lundi au samedi, il propose 35 sessions par semaine. Les candidats peuvent passer entre 9h et 15h.
Pendant qu’elle passait l’examen, Diallo – comme les autres candidats – a été surveillée par un facteur assermenté ou un examinateur travaillant à La Poste.
Nordine est l’un d’entre eux. Il travaille à La Poste depuis 24 ans. Il a été facteur pendant 19 ans dans les communes de Saint-Denis (Seine Saint-Denis) et de Vémars (Val-d’Oise). Depuis cinq ans, il est en charge de l’accueil des nouveaux arrivants (CDD, apprentis…) et fait des formations. Il est également examinateur et planificateur des sessions d’examens au sein du bureau de poste de Sarcelles, mais aussi de Goussainville et Bezons.
“Même si j’ai beaucoup aimé le métier de facteur, j‘aspirais à autre chose. Quelque chose s’est proposé à moi. (…) les formations, et devenir examinateur“, raconte-t-il. Il ajoute : “Ce travail me plaît. Ça correspondait à ce que je voulais“même s’il confie que “la première fois que j’ai eu une salle (d’examen) complète, seul, au centre de Goussainville, j’étais un peu nerveux.“
Tout comme les autres postiers, déjà assermentés, qui font passer l’examen, Nordine a également dû signer une charte du ministère de l’Intérieur.
L’examen se fait dans une salle située à quelques mètres de l’entrée principale, derrière le centre courrier. Une salle blanche qui fait résonner chaque mot prononcé à haute voix. Une dizaine de tables, immaculées, sont disposées, séparées chacune d’un mètre. Sur chacune d’elles : un casque, et une tablette sur laquelle les candidats répondent aux questions qui sont posées. On se croirait passer l’examen du bac. Et pour cause : le Code de la route est un examen officiel.
“Le matin, je dois veiller à ce que les séries (de questions, ndlr) soient téléchargées sur les tablettes. Et c’est le ministère de l’Intérieur qui m’envoie les séries dont je n’ai pas connaissance“, explique Nordine. Pour l’examen : 40 questions à traiter en une demi-heure.
“Les consignes sont bien expliquées et bien dites dans le casque. J’ai l’impression que c’est plus facile, surtout avec la tablette“, estime Diallo. Nordine indique avoir eu un candidat “de 65 ans” qui n’était ,de son côté, “pas du tout à l’aise avec le tactile“.
Avant de passer l’examen, il y a une procédure à suivre. Les candidats sont accueillis 15 minutes avant l’examen près de la grille sur le côté droit du bureau de poste. Ils doivent présenter leur pièce d’identité ainsi que leur convocation. Ils sont emmenés dans la salle. Pas question de tricher. Une fois dedans, ils doivent retirer tous leurs objets connectés (téléphone, montre…) et les éteindre. Ils les mettent dans un casier se trouvant sur la droite en entrant. Les casiers sont fermés à clé, et les candidats gardent la clé jusqu’à la fin de l’épreuve. Ne peuvent ainsi rester sur la table que la convocation, la pièce d’identité et la clé du casier.
Concernant les profils qui viennent, “ce sont surtout des jeunes. Mais si je devais donner une fourchette, entre 18 et 65 ans“, indique Nordine. Il ajoute qu’à Sarcelles, “ce sont des locaux et des habitants des communes limitrophes“.
L’examinateur raconte : “J’ai déjà eu un candidat qui a passé un jour le Code auto, il est revenu pour le Code moto et un autre jour pour le Code bateau“. Pour lui, “si des candidats reviennent, cela montre qu’il y a de la confiance, qu’on a du bon matériel et qu’on a une bonne image“. Diallo estime de son côté que passer son code à La Poste “semble plus facile d’accès. La prise de rendez-vous aussi est facile“.
Contactée, la Poste précise qu’il y a “un objectif de proximité avec la population, de répondre à un besoin et d’offrir de nouveaux services. Notre avantage, c’est notre maillage territorial. Il y a 69 sites en Île-de-France, cinq dans le Val-d’Oise.” Dans le département, ces centres sont situés – en plus de celui de Sarcelles – à Goussainville, Bezons, Cergy et Luzarches.
Dans le cadre de la loi du 6 août 2015qui porte la réforme du permis de conduire, La Poste a reçu en 2016 l’agrément de l’État afin de faire passer l’examen du code de la route. Depuis 2020, l’entreprise française peut aussi faire passer le Code moto, et, depuis juin 2022, le code pour bateau (options fluviale et côtière). Ce service semble rencontrer un certain succès. La Poste a accueilli quatre millions de candidats sur tout le territoire depuis 2016.
Les candidats peuvent s’inscrire via leur auto-école, ou en s’inscrivant directement sur le site de La Poste – ici pour les Codes auto et moto, et ici pour le Code bateau. Ils doivent au préalable avoir constitué un dossier afin d’obtenir leur numéro d’enregistrement préfectoral harmonisé (NEPH, communiqué après votre inscription sur le site de l’ANTS). L’inscription coûte 30 euros – un prix fixé par l’État.
