À chaque festival sa cérémonie de clôture. Ce dimanche soir, le festival du film muet, Sound of silent, s’est terminé par un ciné-concert de Jean-François Zygel au cinéma de Chartres.
Le pianiste a mis en musique un film méconnu, La Femme et le pantinréalisé en 1929 par Jacques de Baroncelli.
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Mais avant ce bouquet final, un peu plus tôt dans l’après-midi, le célèbre pianiste a détaillé, devant une cinquantaine de personnes regroupées dans la grande salle des Enfants du Paradis, son approche délicate de la musique de films muets.
« Le muet est un art d’avenir »
D’emblée, le compositeur dévoile son attachement viscéral à cet art à part entière, qu’il défend avec passion. « Le muet est un art d’avenir », assène-t-il. Avant de multiplier les exemples. « Il ne cesse d’évoluer. Même maintenant, il n’est pas figé. Chaque représentation d’un film muet est une nouvelle expérience, puisqu’à chaque fois, une musique d’accompagnement différente est proposée. Rien ne se démode plus vite que la mode, et le muet est toujours là ».
Festival du film muet Sound of silent : ambiance soul au cinéma de Chartres, ce jeudi soir
Avec une grande érudition, l’instrumentiste a fait part de sa fascination pour ces années pionnières du Septième art, « qui n’ont rien de primitif. Tout était là depuis le début ».
« Rendez-vous est pris » pour l’année prochaine
Avec son piano comme complice, Jean-François Zygel tisse un récit cohérent et fait revivre une époque lointaine, tentant d’en saisir toutes les complexités. Il en profite pour affirmer quelques faits, parfois négligés par le passage du temps. « Le muet a toujours été accompagné par la musique. Au tout début, les musiciens improvisent, sans tenir compte de ce qui se passe à l’écran ».
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On était au ciné-concert d’ouverture du festival Sound of silent de Chartres : récit d’une soirée étonnante
Mais les choses évoluent très vite. Petit à petit, les techniques changent et la musique finit par correspondre aux images. Mais jusqu’à quel point ? C’est l’un des nombreux thèmes abordés par le créateur de la très populaire La Leçon de musique.
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« Il y a plusieurs écoles. Certains pensent que les mélodies doivent souligner l’émotion. Donc, quand une scène est triste, la musique l’est aussi. D’autres pensent au contraire qu’il ne faut pas en rajouter ».
Alors, quelle attitude adopter ? À cela, Jean-François Zygel répond… qu’il n’y a pas de réponse. « En fait, ça dépend vraiment de l’œuvre. Certaines adaptations peuvent être modernisées. Pour d’autres, ça ne marche pas ». En art, il n’y a pas de règle…
Ce dimanche soir, en présentant le ciné-concert de Jean-François Zygel, devant une soixantaine de personnes, Laurent Chollet, organisateur du festival, a annoncé : « Rendez-vous est pris » pour l’année prochaine. « La seconde édition sera à Chartres et vous y serez. »
Rémi Bonnet
2023-06-05 00:00:00
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