Remarques du 20e anniversaire de la Convention des Nations Unies contre la corruption

20ème Anniversaire de la Convention des Nations Unies contre la corruption – Allocution préparée par l’Ambassadrice Laura SH Holgate

Vienne, Autriche, mardi 31 octobre 2023

Excellences, estimés collègues, invités d’honneur, merci pour cette remarquable opportunité de m’adresser à vous aujourd’hui, et un merci tout particulier à l’ONUDC et à ED Waly pour tout ce qu’ils font chaque jour pour soutenir ce traité.

Nous savons tous que la corruption mine les sociétés stables, sûres et fonctionnelles. Elle a un impact dévastateur sur la vie des individus, en particulier sur les femmes et d’autres groupes sous-représentés ; affaiblit les institutions démocratiques ; dégrade l’état de droit ; perpétue un conflit violent ; affaiblit les marchés ; et continue de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et les économies de nos pays. En effet, la construction des objectifs de développement durable a reflété l’impact négatif de la corruption dans tous les domaines en inscrivant la lutte contre la corruption dans l’ODD 16.

Le président Biden a déclaré que le renforcement de la résilience des démocraties respectueuses des droits est l’un des défis majeurs de notre époque. Compte tenu du rôle corrosif de la corruption dans l’atteinte à la démocratie et à la légitimité de la gouvernance démocratique, les États-Unis ont fait de la lutte contre la corruption une priorité, s’engageant à montrer l’exemple et à travailler en partenariat avec d’autres pays, la société civile et le secteur privé.

Cette priorité se reflète dans la toute première stratégie américaine de lutte contre la corruption, adoptée il y a un peu moins de deux ans. La Stratégie met particulièrement l’accent sur les dimensions transnationales des défis posés par la corruption, tout en renforçant également l’importance de la coordination avec les diverses parties prenantes. Notre stratégie promeut donc la capacité de la société civile, des médias et du secteur privé à prévenir la corruption et à promouvoir la responsabilisation.

Aucun pays ne peut lutter seul contre la corruption. L’un des piliers de la stratégie américaine est centré sur la préservation et le renforcement de l’architecture multilatérale anti-corruption, dont la pierre angulaire est la Convention des Nations Unies contre la corruption.

Alors que nous célébrons les 20 ans de la Convention et que nous faisons le point sur le chemin parcouru et sur le chemin qu’il nous reste à parcourir pour réaliser des sociétés exemptes de corruption, les États-Unis sont fiers de rejoindre la liste des pays, dont la Jordanie, l’Indonésie, Le Qatar, le Maroc, le Panama, l’Autriche, les Émirats arabes unis et l’Égypte accueilleront la Conférence des États parties à la Convention à Atlanta en décembre prochain.

En faisant le bilan de la Convention après 20 ans de mise en œuvre, les États-Unis cherchent à réaffirmer un principe fondamental de la lutte contre la corruption : la responsabilité. Nos obligations conventionnelles et nos engagements multilatéraux ne resteront que des mots sur une page si nous ne nous efforçons pas constamment de tenir les acteurs corrompus responsables de leurs crimes.

Par conséquent, conformément à la coutume de nos prédécesseurs, hôtes de la Conférence, et dans la tradition de la Déclaration de Charm el-Cheikh, de la Déclaration d’Abou Dhabi, de la Déclaration de Marrakech et d’autres, les États-Unis ont proposé Déclaration d’Atlanta pour promouvoir la responsabilité sous ses nombreuses formes dans la lutte contre la corruptionque nous espérons voir adopté par consensus par la Conférence d’Atlanta.

Notre vision pour la Déclaration d’Atlanta reconnaîtra que la responsabilité s’applique à de nombreuses parties prenantes différentes et nécessite des actions dans quatre domaines principaux. Avant tout, la Convention est une promesse des gouvernements de rendre compte à leurs citoyens de prendre des mesures pour prévenir et combattre la corruption. La Déclaration d’Atlanta rappellera également aux États parties qu’ils sont responsables envers la Convention elle-même, en mettant pleinement en œuvre leurs obligations en tant que signataires.

La Déclaration appellera également à ce que les acteurs corrompus soient tenus responsables et à refuser un refuge aux corrompus et aux produits de leurs crimes.

Enfin, la Déclaration appellera les États parties à devenir plus responsables les uns envers les autres grâce au renforcement des capacités et à l’apprentissage entre pairs, notamment en intégrant l’expertise de la société civile.

L’adoption de la Déclaration d’Atlanta par la Conférence enverra un message puissant. Cela témoignera de notre détermination collective à rejeter l’impunité pour la corruption. Il réaffirmera également que la lutte contre la corruption appartient à tous.

Comme l’a souligné le Président Van der Bellen dans son discours d’ouverture, les efforts de nos partenaires de la société civile, dont les représentants se joignent à nous aujourd’hui, sont essentiels pour lutter efficacement contre la corruption. L’un des outils les plus puissants et les plus fiables pour lutter contre la corruption réside dans l’engagement avec et via les organisations de la société civile, le monde universitaire et le secteur privé.

Nous nous appuyons sur l’expertise approfondie que l’on peut trouver au sein des organisations de la société civile pour éclairer nos politiques et informer nos citoyens. Les groupes de la société civile sensibilisent à la corruption et contribuent à sa prévention ; et la société civile, aux côtés du monde universitaire et du secteur privé, joue un rôle central en exerçant des pressions sur les gouvernements pour qu’ils luttent contre la corruption et demandent des comptes aux mauvais acteurs. Il y a vingt ans, les rédacteurs de la Convention ont reconnu le rôle essentiel que jouent ces parties prenantes en obligeant, dans l’article 13, les États à promouvoir leur participation aux efforts de lutte contre la corruption.

Malheureusement, malgré ces obligations, les groupes de la société civile et les ONG sont souvent compromis par les gouvernements en raison du travail qu’ils accomplissent pour dénoncer et combattre la corruption, et ils peuvent être ciblés précisément en raison de leurs efforts visant à exiger la transparence, l’équité, l’égalité des sexes et la responsabilité.

Malgré les risques associés, nous avons vu d’innombrables groupes de la société civile agir sans crainte pour dénoncer la corruption et renforcer les engagements des gouvernements à lutter contre la corruption. Les États-Unis ont commencé à reconnaître au moins certains de ces groupes grâce aux prix des champions anti-corruption décernés par le secrétaire d’État, lancés il y a deux ans.

La Convention reconnaît le rôle important de la société civile dans la lutte contre la corruption. Mais la société civile n’a pas toujours été suffisamment intégrée dans le travail des États parties à la Convention et de leurs forums, comme la COSP.

C’est pourquoi les États-Unis organiseront un événement phare la veille de la Conférence, que nous appellerons le Forum de la société civile. Et pour contribuer à une plus grande implication de la société civile au niveau multilatéral, l’une des questions que nous discuterons lors du Forum est « Promouvoir l’engagement des ONG dans les organismes multilatéraux ».

L’engagement auprès de nos jeunes, les dirigeants du monde de demain, est également essentiel à la lutte contre la corruption. La veille de la conférence, il y aura également un événement Young Changemakers conçu pour élever et célébrer les voix des étudiants et des jeunes militants afin de renforcer la lutte contre la corruption.

Et les deux jours précédant la conférence comprendront également un symposium académique qui offrira un espace de dialogue entre les membres du monde universitaire, les jeunes universitaires et les experts anti-corruption.

Si vous nous rejoignez à Atlanta, vous pouvez vous inscrire à l’un de ces événements pré-conférence en visitant notre site Web à l’adresse COSP10.us. Pour terminer, je félicite toutes les personnes présentes dans cette salle, tous les États parties, les Nations Unies et des milliers de groupes de la société civile à travers le monde pour les vingt dernières années d’efforts visant à lutter contre la corruption grâce à la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption.

Et ce faisant, je nous mets également au défi de redoubler d’efforts, afin que dans vingt ans, nos successeurs soient ici comme nous, se félicitant mutuellement de leurs efforts et vivant dans une société plus libre et plus juste. , et plus prospère grâce à nos efforts aujourd’hui et dans les années à venir.

20e anniversaire de la Convention des Nations Unies contre la corruption – octobre 2023