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Référendum au Chili : un pays à l’arrêt

Référendum au Chili : un pays à l’arrêt

2023-12-18 14:23:00

Le résultat du référendum constitutionnel au Chili est dans l’intérêt de la droite. Même si leur plan échouait, ils ne voulaient pas de réformes sociales.

Gabriel Boric, président du Chili, s’adresse à la presse après le vote du projet de nouvelle constitution Photo : Andrés Poblete/Ap/dpa

Le peuple chilien a rejeté le projet de constitution élaboré par les partis de droite. Cela signifie que la deuxième tentative visant à changer les principes politiques qui ont façonné le pays depuis la dictature militaire entre 1973 et 1990 après le soulèvement social de 2019 a échoué. Pour l’instant, la constitution adoptée par Pinochet en 1980 reste en vigueur.

Le président Gabriel Boric a clairement indiqué qu’il n’y aurait pas de nouvelle tentative de modification de la Loi fondamentale au cours de son mandat. Il n’y a aucune trace de l’optimisme des manifestations d’il y a quatre ans.

Le résultat des élections a un arrière-goût amer. Du point de vue de la gauche, il est positif que le texte de droite ait été rejeté, car il aurait légitimé démocratiquement le cours néolibéral du passé et restreint encore davantage les droits sociaux. Néanmoins, le résultat n’est pas une raison de se réjouir. Beaucoup de gens sont frustrés, déçus et fatigués de la politique. 50 ans après le coup d’État militaire, les règles constitutionnelles de la dictature s’appliquent toujours. Il n’existe toujours pas de solution aux problèmes qui ont poussé des millions de personnes à manifester en 2019. L’éducation, les retraites et la santé continuent d’être privatisées, les peuples autochtones n’ont pratiquement aucun droit et les inégalités sociales continuent de se creuser.

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Le résultat du référendum n’est donc pas une défaite pour la droite. Ceux qui n’ont jamais voulu de changement constitutionnel et qui ont approuvé l’héritage de Pinochet ont quand même gagné. Parce que tout reste tel quel. Et les partis d’opposition de droite ont une forte influence politique. Le président de gauche Gabriel Boric ne dispose pas de majorité dans les deux chambres du Parlement et n’a pas pu jusqu’à présent mettre en œuvre les transformations qu’il a annoncées. Il doit maintenant trouver un moyen de mettre en œuvre des réformes politiques par le biais de la législation.

Tant qu’il n’y aura pas de changements structurels, le mécontentement de la population chilienne continuera de croître. Et tôt ou tard, la colère refoulée se reflétera à nouveau dans les manifestations dans les rues.



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