Le plus grand tremblement de terre à avoir frappé les États-Unis depuis les années 1960 a été un tremblement de terre de 8,2 près de la péninsule de l’Alaska le 28 juillet 2021.
Si vous avez du mal à vous souvenir des détails horribles, c’est parce qu’il n’y en avait pas. Personne n’a été tué ou blessé dans la Tremblement de terre de Chignik, le septième plus important de l’histoire des États-Unis. Pas un seul bâtiment n’est tombé. UN inspection post-séisme de Perryville, la ville la plus proche de l’épicentre, n’a révélé rien de plus troublant que quelques fissures dans les cloisons sèches.
Il n’y aura pas de tels soupirs de soulagement dans les zones dévastées par le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé le sud de la Turquie lundi matin. Le tremblement de terre a fait plus de 4 000 morts, d’innombrables blessés et des dizaines de milliers de sans-abri alors que des bâtiments s’effondraient autour d’eux.
La magnitude seule ne détermine pas l’étendue totale des dommages causés par un tremblement de terre. Le nombre de morts et de destructions que chaque tremblement de terre apporte dépend de plusieurs facteurs, chacun pouvant faire la différence entre la vie et la mort pour ceux qui sont sur le terrain.
Emplacement, emplacement, emplacement
En termes simples et évidents, plus un tremblement de terre est proche d’un établissement humain, plus il cause de dégâts.
“C’est un peu le truc de l’immobilier : emplacement, emplacement, emplacement”, a déclaré Susan Hough, un sismologue de l’US Geological Survey à Pasadena. «Je veux dire, l’ampleur compte. Si c’est un [magnitude] 3 contre un 8, que [makes] une différence. … Mais pour la plupart, plus vous vous éloignez de la faille qui se déplace, plus l’énergie se répand, et elle perd juste son coup de poing vraiment sévère.
Le tremblement de terre de Chignik a éclaté à environ 20 miles sous le fond marin au large de la péninsule de l’Alaska. Il était suffisamment profond pour que son énergie se soit en grande partie dissipée au moment où il a atteint l’établissement humain le plus proche de Perryville, un village à environ 65 miles de là avec une population d’environ 100 personnes.
Le tremblement de terre en Turquie n’a pas cette chance géographique. Comme la Californie Faille de San Andreasla faille de l’Anatolie orientale – la couture le long de laquelle ce tremblement de terre s’est rompu – passe sous des zones fortement peuplées.
Pire encore, le tremblement de terre de lundi s’est produit relativement près de la surface, ce qui se traduit par des secousses beaucoup plus fortes au sol. Le tremblement de terre principal a éclaté à environ 11 miles (18 kilomètres) sous la surface, et une réplique majeure de 7,5 était encore moins profonde, à 6 miles (10 km).
Le sol
Un tremblement de terre frappe différemment selon la composition du sol sur lequel vous vous tenez. Les structures construites sur des sols sédimentaires plus mous – comme celles trouvées dans le bassin de Los Angeles et dans le sud de la Turquie – vont subir plus de secousses que celles ancrées sur un sol plus ferme.
“C’est essentiellement du tofu contre du rock”, a déclaré Un Yin, professeur de géologie à UCLA. “Si vous construisez une maison percée dans la roche solide par rapport à une maison … percée dans du tofu, à laquelle allez-vous faire confiance ? Bien sûr les rochers.
S’il y a suffisamment d’humidité dans le sol, le sol sédimentaire est également sujet à liquéfaction. C’est alors que la combinaison d’une pression intense et de secousses fait que la roche sédimentaire perd sa forme et se comporte plus comme un liquide que comme un solide. Les sols de Mexico sont particulièrement sujets à la liquéfaction, c’est pourquoi les tremblements de terre y sont si dévastateurs. Ainsi va la région où le tremblement de terre en Turquie a frappé.
L’environnement bâti
« Dans la profession, nous avons un dicton qui dit que les tremblements de terre ne tuent pas les gens, mais les bâtiments. C’est ce que nous voyons vraiment se jouer ici » en Turquie et en Syrie, a déclaré William Ellsworthancien scientifique en chef du Programme des risques sismiques de l’USGS et maintenant professeur de géophysique à l’Université de Stanford.
UN 7.4 tremblement de terre dans l’est de la Turquie en 1999, qui a tué 17 000 personnes, a déclenché une campagne pour des codes de construction plus stricts en cas de tremblement de terre que de nombreux nouveaux développements – en particulier dans les grandes villes – ont suivis. Mais la plupart des bâtiments qui ont été construits avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles n’ont pas été rénovés pour y répondre, laissant de nombreux quartiers densément peuplés à risque pour le type de catastrophe qui se déroule actuellement.
Une vue aérienne des débris de bâtiments effondrés à Hatay, Turkye, lundi.
(Agence Anadolu via Getty Images)
« La Turquie a de très bons codes sismiques. À bien des égards, ils sont aussi solides que ceux que nous avons en Californie. Mais si les bâtiments n’ont pas été construits selon les codes modernes, ils sont vulnérables », a déclaré Ellsworth. “En regardant les photos en ligne, c’est tout simplement horrible de voir un immeuble d’appartements après l’autre qui est complètement pancake.”
Le timing est tout
Même le moment de la journée ou de l’année où un tremblement de terre frappe peut faire une grande différence pour quelqu’un qui survit à la secousse.
“Le milieu de la nuit n’est généralement pas un bon moment pour les tremblements de terre”, a déclaré Hough. Le choc initial en Turquie a frappé vers 4 h 15, heure locale, alors que la plupart des habitants des zones touchées étaient à l’intérieur et dormaient. Les tremblements de terre tôt le matin entraînent souvent un plus grand nombre de victimes lorsque des bâtiments surpeuplés s’effondrent.
Et bien qu’il n’y ait jamais de bon moment de l’année pour un tremblement de terre massif, le milieu de l’hiver pourrait être le pire. La neige et la pluie abondantes ont ralenti les secouristes qui tentaient de se rendre dans la province durement touchée de Kahramanmaras, et ceux qui ont pu atteindre les zones les plus touchées ont travaillé sous une pluie froide. Les températures nocturnes dans la région sont bien en dessous de zéro, ce qui rend la survie et le sauvetage d’autant plus difficiles.
La suite
Les plus grandes pertes lors d’un tremblement de terre sont souvent le résultat d'”effets secondaires”, ou de catastrophes déclenchées par le séisme initial. Lors du tremblement de terre de 1906 à San Francisco, ce sont les incendies qui ont ravagé la ville lorsque les conduites de gaz et d’eau se sont rompues. Lors du tremblement de terre de 2004 dans l’océan Indien, c’est le tsunami qui en a résulté qui a balayé le rivage et tué près de 228 000 personnes.
Lors du tremblement de terre en Turquie, des incendies ont été signalés dans le port d’Iskenderun sur la Méditerranée et le long d’un gazoduc. Le US Geological Survey a déclaré que la région est également exposée à un risque important à étendu de glissements de terrain.
