De nombreux experts et analystes occidentaux ne font pas encore de prédictions concernant l’offensive soudaine et réussie des forces armées ukrainiennes dans la région de Kharkiv. Selon eux, les troupes russes sont désorientées et ne comprennent pas encore si elles pourront reprendre l’initiative.
Cependant, l’Ukraine, et plus encore la Russie, continuent de faire la guerre non seulement sur le front, mais aussi dans les domaines économique et politique. Les experts estiment que le Kremlin n’a pas encore décidé jusqu’où il peut aller dans ce conflit.
Changer de champ de bataille
L’offensive rapide et efficace des troupes ukrainiennes dans la région de Kharkiv a épuisé les envahisseurs et ébranlé la confiance dans le ministère russe de la Défense. Cependant, avant l’hiver, les dirigeants russes doivent choisir de nouveaux objectifs : soit tenir le front restant, soit concentrer leurs forces dans le Donbass.
“La capture du Donbass est une tâche plus difficile pour les Russes. Les sept mois de guerre ont révélé les lacunes de la logistique russe, qui ne deviendront pas plus faciles par temps plus humide et plus froid”, indique le document.
Dans le même temps, la Russie a des problèmes d’équipement et de main-d’œuvre. Pendant plusieurs mois, la Fédération de Russie a pu former un troisième corps d’armée. Dans le même temps, Vladimir Poutine justifie les échecs de son armée.
“Nous ne combattons qu’avec une partie de l’armée russe, la partie qui est sous contrat… Par conséquent, nous ne sommes pas pressés dans cette partie”, a déclaré le dictateur russe.
L’Ukraine peut-elle gagner ?
Les experts occidentaux prédisent que l’Ukraine finira par gagner, mais la lutte sera longue.
L’ancien directeur de la CIA, le général américain David Petraeus, estime que les forces armées ukrainiennes pourront restituer les territoires occupés depuis février et même la Crimée et le Donbass, mais “cela prendra du temps”.
Les analystes sont convaincus que le succès au front dépendra également du soutien militaire, car l’armée ukrainienne sera dispersée pour tenir les territoires libérés.
Dans le même temps, l’ancienne secrétaire générale adjointe de l’OTAN, Rose Gottemoeller, craint que les échecs de l’armée russe ne poussent Poutine à recourir à l’arme nucléaire. D’autres experts disent que le chef du Kremlin ne prendra pas une telle mesure, car cela conduira à une catastrophe mondiale.
Selon les experts, en hiver, la guerre peut se prolonger, mais la Russie continuera de frapper des infrastructures critiques.
“L’arme principale” de Poutine
Les experts exhortent à ne pas oublier que les dirigeants russes se battent non seulement sur le champ de bataille, mais aussi sur le front international. Ces derniers temps, Poutine a ouvertement menacé l’Europe d’un “hiver froid”. Selon les analystes, le président de la Fédération de Russie ne croit toujours pas à la cohésion de l’Occident et considère le gaz comme son “arme principale”.
L’hiver à venir sera le plus coûteux pour l’UE. Cependant, les pays européens ont déjà commencé à chercher des alternatives au gaz russe et à préparer des réserves. Si l’Europe réduit ses importations d’énergie en provenance de la Fédération de Russie, cela touchera l’économie de Moscou.
“Il y a aussi des indications que la manne de la Russie provenant des prix exorbitants du pétrole et du gaz pourrait avoir atteint un sommet. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que d’ici février de l’année prochaine, la production de pétrole russe chutera de 17% par rapport à la production d’avant-guerre, une fois la pleine force de sanctions de l’UE”, disent les analystes.
Des négociations sont-elles possibles ?
Les signaux des deux côtés indiquent que la guerre en Ukraine va s’éterniser. Les experts ne voient aucune perspective de règlement.
La partie ukrainienne a déclaré à plusieurs reprises qu’elle ne s’assiérait pas à la table des négociations tant que la position au front ne serait pas renforcée. Moscou, à son tour, accuse Kyiv de ne pas vouloir “résoudre le conflit” selon ses propres termes.
