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Québecor cesse de payer son loyer à l’Assemblée nationale et réclame l’accès gratuit aux bureaux de la Tribune de la presse

Québecor cesse de payer son loyer à l’Assemblée nationale et réclame l’accès gratuit aux bureaux de la Tribune de la presse

En cette période difficile pour de nombreuses grandes entreprises médiatiques, Québecor décide de cesser de payer le loyer exigé par l’Assemblée nationale pour accéder à ses bureaux de la Tribune de la presse et demande un accès gratuit.



Le géant des médias et des télécommunications, qui possède notamment le réseau de télévision TVA, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, affirme avoir décidé de “suspendre dès à présent” le paiement de son bail. C’est du moins ce qu’a déclaré Jad Barsoum, vice-président aux Affaires institutionnelles de Québecor, dans une lettre au secrétaire général de l’Assemblée nationale datée du 7 août et obtenue par La Presse.

Les médias louent des bureaux dans l’édifice André-Laurendeau, situé derrière le parlement, pour leurs journalistes chargés de couvrir la politique. La Tribune de la presse compte 56 membres issus des plus grands médias du Québec.

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Plus de 100 000 $ par an

Québecor mentionne que son loyer s’élève à 8448 $ par mois, “dépassant ainsi le seuil des 100 000 $ par année et ce, sans compter les taxes applicables”.

Selon Jad Barsoum, exiger de telles sommes “va à l’encontre des principes d’accès et nuit à la vie démocratique”. Sa lettre est adressée à Siegried Peters, secrétaire général de l’Assemblée nationale.

Graves difficultés

Pour justifier sa décision, l’entreprise invoque la “précarité économique” dans laquelle se trouvent de nombreuses grandes entreprises médiatiques comme elle.

“Au cours des derniers mois seulement, Québecor a dû supprimer 240 postes. De son côté, Bell Média a également supprimé un millier de postes et six stations de radio. Postmedia a licencié 11 % de son personnel rédactionnel”, précise la lettre.

L’entreprise évoque “le contexte des revenus publicitaires” perturbé par Meta (Facebook, Instagram) et Alphabet (Google, YouTube), ce qui contribue à ses difficultés.

“En 2020, les géants du web ont accaparé plus de 80 % des revenus publicitaires”, souligne le texte. “Il est évident que l’adoption du projet de loi C-18 n’a pas empêché ces derniers d’exercer une pression sur les médias traditionnels canadiens. Récemment, Meta a mis ses menaces à exécution en bloquant l’accès aux nouvelles depuis ses plateformes Facebook et Instagram pour les Canadiens.”

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Le 1er août, Meta a annoncé qu’elle mettait à exécution sa menace de cesser de diffuser le contenu des médias canadiens après l’adoption de la nouvelle loi sur les nouvelles à Ottawa. À partir de décembre, elle devra obliger les géants du web à négocier des accords pour compenser la diffusion de leurs nouvelles.

La Tribune de la presse reste neutre

Contacté par téléphone, le président de la Tribune de la presse explique que l’organisme ne prendra pas position pour le moment.

“Ce sont les journalistes membres de la Tribune, et non les médias, déclare Olivier Bossé. Par conséquent, la question de la gestion des baux relève de l’administration des médias et la Tribune ne fera aucun commentaire pour l’instant.”

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