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Prix ​​Strega, si quatre-vingts romans vous paraissent peu…

Prix ​​Strega, si quatre-vingts romans vous paraissent peu…

Quatre-vingts romans à lire d’ici le 30 mars, ou plutôt du moins d’ici le 29 : des nuits blanches, beaucoup de café – Balzac, après tout, le recommandait chaleureusement – et en général des heures extraordinaires d’application extraordinaire (on imagine) attendent le Comité directeur de la Strega . C’est que jamais comme cette année, favorisée par le système de nomination qui permet à chaque juré (400, du plus au moins) de présenter un titre (il y a encore quelques années il fallait être deux) les aspirants au prix tant convoité sont devenus légion . Parmi eux, sans doute, figurent les auteurs de quelques-unes des œuvres les plus intéressantes de la saison écoulée, mais aussi de nombreux écrivains dont on n’a jamais fait parler que dans des cercles très restreints.

Sur les réseaux sociaux, les actualités et les commentaires qui s’y rapportent – du moins dans les “bulles” des lecteurs et des écrivains – sont devenus viraux, sous la bannière d’une certaine incrédulité moqueuse. Il va de soi que les super-lecteurs de la Strega, c’est-à-dire ceux du Comité présidé par Melania Mazzucco, devant choisir les douze demi-finalistes, ne liront peut-être pas toute cette bibliothèque avec l’attention voulue (cinq heures au moins pour chaque livre ferait quatre cents heures, et c’est qu’eux aussi n’ont rien d’autre à faire en attendant); ou peut-être, c’est ce que disent les plus critiques, ils ne le liront pas du tout.

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Giorgio Montefoschi, dans le “Corriere”, s’est amusé l’autre jour à poser la même question rhétorique (les lira-t-on ?) pour répondre tranquillement que non, ils n’y penseront même pas. Chacun aura affaire à un certain nombre de titres qu’il possède déjà, a-t-il ajouté, en pensant peut-être aux maisons d’édition de référence. Ce n’est pas certain, bien sûr, mais l’assurance du prix que les lecteurs professionnels connaissent déjà en ce moment ne semble pas convaincante : avec environ 50 000 titres par an rien que de la fiction, lue ou non, et jugée par des initiés, c’est une question de relations publiques, de conseils transversaux, d’histoires personnelles et bien sûr de hasard.

Avouons-le tout de suite : tout cela est normal, dans une société très complexe et avec l’une des premières maisons d’édition d’Europe en termes de titres et de chiffre d’affaires. Le problème, s’il en est un, en est un autre : ce n’est pas qu’à force de « démocratiser » les mécanismes d’un prix historique, jadis solidement entre les mains d’une petite élite (et des éditeurs), on risque aujourd’hui un peu forme démagogique de populisme littéraire, où tous sont égaux mais où certains, comme nous l’a enseigné Orwell, sont toujours et fatalement plus égaux que d’autres ?

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