Alors qu’une campagne de vaccination, sur la base du volontariat, doit commencer à la rentrée pour les collégiens de 5e, une étude révèle que 31% des hommes dans le monde sont porteurs du HPV, et 21% d’une forme à risque. Cette infection est responsable de nombreux cancers, dont celui du col de l’utérus. En France, les papillomavirus humains sont à l’origine de plus de 6.000 nouveaux cas de cancer chaque année.
S’il existe de nombreuses études sur le papillomavirus humain (HPV) pour les femmes, elles étaient rares concernant les hommes. Une étude parue dans la revue scientifique Le Lancet Santé mondiale mercredi 16 août, mise en lumière par Le Monde, révèle que 31% des hommes dans le monde sont porteurs d’une forme de HPV et que 21% sont touchés par une forme à risque.
Les infections au HPV, en majeure partie sexuellement transmissibles, sont généralement sans gravité, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables de 6.000 cancers par an en France, dont la moitié concerne le col de l’utérus.
Moins de 10% des garçons vaccinés
La vaccination, à l’adolescence, permet d’éviter la plupart de ces cancers. Mais en France, contrairement à de nombreux autres pays (Royaume-Uni, Espagne, Australie…), elle reste très insuffisante : à peine plus de 40% des filles de 16 ans ont été vaccinées et même pas 10% des garçons.
La vaccination généralisée des élèves en classe de 5e, promise par Emmanuel Macron en février, débutera dès la rentrée, avec le recueil du consentement des parents, avant deux injections à l’automne et au printemps. Les ministères de la Santé et de l’Education ont adressé, à la fin de l’année scolaire, une lettre, destinée aux parents d’élèves de 6e – qui passent donc en 5e en septembre -, rappelant que “cette vaccination sera totalement gratuite” et assurant que “des séances d’information pourront être organisées à la rentrée”, sans plus de précision.
Retard français
Il reste à voir comment cette mesure va se traduire sur le terrain, alors que la médecine scolaire manque fortement de moyens et que de nombreux établissements sont déjà dans l’incapacité d’assurer leurs obligations en la matière. Et, selon des médecins et patients, l’Etat doit aller au-delà pour accélérer la vaccination contre le papillomavirus, afin de rattraper le retard français.
L’éradication des cancers liés au papillomavirus (HPV) est “une bataille française qui reste à mener” résument les signataires d’un appel début juin, rassemblant, entre autres, l’Académie nationale de médecine, les principales sociétés savantes concernées (cancérologie, pédiatrie…) et des associations de patients.
La vaccination au collège “insuffisante”
Les signataires reconnaissent que les annonces d’Emmanuel Macron marquent “une volonté politique forte”. Toutefois, il y a “urgence à réunir tous les moyens nécessaires au déploiement” de la campagne de vaccination dans les collèges. Mais cette mesure ne peut se suffire à elle-même : “La vaccination en milieu scolaire sera un élément indispensable mais insuffisant isolément”, insistent-ils, en référence à une première expérience menée dans l’est de la France. “Celle-ci montre que 20% des parents ont consenti à la vaccination de leur enfant et seuls 16% des élèves ont pu être effectivement vaccinés”. Le texte évoque la nécessité d’une “campagne d’information massive”, auprès des soignants comme du grand public.
Au-delà de la campagne dans les collèges, les signataires demandent des mesures plus large, comme de pouvoir se faire vacciner gratuitement jusqu’à 26 ans pour tous. Actuellement, cette vaccination n’est possible que pour les hommes ayant des rapports homosexuels.
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2023-08-21 08:00:00
