Pourquoi prend-on du poids en vieillissant ?

Avec l’âge, notre corps change. Et si ces changements sont tout à fait naturels, ils s’accompagnent parfois de conséquences pas toujours évidentes à gérer. Comme une prise de poids qu’il est de plus en plus difficile d’enrayer. Ce qui peut jouer sur notre santé. Mais comment se fait-il que les kilos qui s’envolaient lors de nos 20 ans, semblent vouloir jouer les prolongations et s’installent pour durer dès 50 ans ? Plusieurs études se sont penchées sur la question.

Une question de métabolisme…

La première raison est toute trouvée : c’est notre métabolisme qui change. Et avec lui, c’est toute la dépense énergétique globale du corps qui se voit modifiée. “Quand on vieillit, celle-ci diminue et fait perdre de la ‘masse maigre’, c’est-à-dire des muscles, à l’organisme. Or, ce sont eux qui nous font dépenser de l’énergie et des calories”, explique Alexandra Rétion dans les colones du Madame Figaro.

Ainsi, cette perte de masse musculaire entraine une baisse de notre métabolisme qui requiert moins de calories pour fonctionner. Il suffit donc de moins manger, pour baisser notre apport énergétique et donc éviter une prise de poids. En théorie oui, c’est aussi simple que ça. Mais en pratique, c’est une autre paire de manche.

… Mais pas que

Car avec l’âge, notre sensation de satiété se voit modifiée également. Et la perte de poids s’en retrouve dès lors, bien plus ardue. Comme le relaye Ardoisecette difficulté à perdre du poids serait en partie due à la forme des récepteurs de mélanocortine 4 (MC4). C’est ce qu’il ressort de nouvelles études menée par une équipe de scientifique et reprise par la BBC.

« Ces récepteurs se trouvent sur les neurones dans notre hypothalamus, c’est-à-dire la région du cerveau qui est responsable du contrôle du corps », précisent nos confrères. Et c’est sur ce récepteur que Kazuhiro Nakamura, physiologiste à l’université de Nagoya et auteur principal de l’étude, s’est penché. « Le récepteur MC4 reçoit le signal de satiété et agit contre l’obésité en stimulant le métabolisme et en inhibant l’appétit »,explique-t-il à la BBC.

« Quand les rats testés prenaient de l’âge, les cils primaires des neurones, c’est-à-dire leurs ‘antennes’ qui portent les récepteurs MC4, se raccourcissaient, ce qui a diminué d’autant le nombre de récepteurs MC4. Ainsi, la sensation de satiété est moins bien régulée et les rats ont plus d’appétit », indique le Slate, reprenant les propos du scientifique japonais.

Et selon ce dernier, cette observation pourrait être transposée aux humains. Ce qui expliquerait alors un peu plus cette prise de poids en vieillissant.

Des différences de genre

Cependant, face à la prise de poids, le genre joue également son rôle. Et si les différences que cela entraine ne sont pas absolues et varient en fonction des individus, elles jouent néanmoins un rôle important. Il se trouve que les femmes brulent plus de glucides, et moins de graisses que les hommes. Les œstrogènes empêchent les femmes de brûler les calories après chaque repas, ce qui peut entrainer une accumulation de graisse plus rapide chez les femmes.

De plus, en raison des différences physiologiques entre hommes et femmes, ces dernières, possédant une masse musculaire plus faible, possèdent également un métabolisme plus lent. Cependant, si les hommes ont tendance à stocker moins de graisse, cette dernière est plutôt viscérale, donc au niveau des organes. Ce qui augmente fortement les risques de problèmes cardiovasculaires par exemple.

Comment éviter la prise de poids alors ?

Pour essayer d’enrayer la machine et d’inverser la tendance, le Slate préconise donc deux pistes de solutions, la première encourage une activité sportive et l’exercice afin de rebooster notre métabolisme et d’augmenter le nombre de calories brûlées.

La seconde tient dans notre alimentation. Et c’est simple, si elle est simple et équilibrée, elle permet d’éviter la prise de poids et ralentit le processus de réduction des “antennes” des récepteurs MC4. « nos données suggèrent que des habitudes alimentaires saines sont également importantes pour maintenir les antennes suffisamment longtemps pour que le système anti-obésité du cerveau reste en bon état, même avec l’âge », confirme Nakamura et son équipe.