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Pnrr, dans la province de Belluno, des petites communes en difficulté avec des avances de trésorerie

Pnrr, dans la province de Belluno, des petites communes en difficulté avec des avances de trésorerie

Le nouveau décret sur le Pnrr risque de détruire même des projets dans les zones les plus fragiles, donc en montagne. La peur des maires est vraiment “beaucoup”. Il l’avoue à tout le monde Roberto Padrinégalement en sa qualité de président de la Province. Marco Bussoneprésident de l’Uncem, l’Union des communes de montagne, est très inquiet.

« Le décret sera converti en loi cette semaine. J’espère, nous espérons en effet qu’elle résoudra les problèmes que l’Uncem dénonce depuis des mois, et qu’elle a relancé en audience de chambre il y a tout juste un mois. A commencer par la disponibilité des ressources en personnel et en trésorerie».

Autrement dit, il n’y a pas d’argent pour construire les projets?

« Les Communes bénéficiant des ressources du Pnrr se retrouvent aujourd’hui à devoir avancer des sommes importantes, ressources économiques dont elles ne disposent pas et qui n’arriveront que des mois après le début des travaux, créant des souffrances financières particulières aux Communes. L’Uncem demande la plus grande attention à cet aspect, qui peut être résolu par un fonds de roulement pour les avances et la trésorerie, mis en place par exemple par le Mef avec Cassa Depositi e Prestiti”.

Sur combien une Municipalité doit-elle pouvoir compter pour démarrer le chantier ?

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«Certainement pas sur les 10% de disponibilité. Il doit pouvoir compter sur au moins 40 %. Sinon il est impossible pour les communes de montagne et pour les plus petites, de moins de 5 000 mais aussi de 15 000 habitants, d’avancer les sommes pour les investissements. Voulons-nous le comprendre ou non ? ».

Président, un instant. Des fonds de l’Etat ont été prévus pour la conception des ouvrages, et un autre fonds pour contrer l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières…

«Oui, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de fonds de roulement, mis en place par exemple par Cassa Depositi e Prestiti, pour permettre aux municipalités de dépenser, de payer les entreprises qui travaillent, de déclarer puis d’attendre tranquillement les crédits du ministère. Aujourd’hui les Communes, à chaque étape d’avancement des travaux du Pnrr, doivent puiser de l’argent dans leurs caisses, ce qu’elles n’ont bien souvent pas. Alors tout s’arrête, à cause de problèmes comptables et financiers».

Quelle consistance doit avoir ce fonds ?

« Un fonds de roulement d’au moins 500 millions d’euros permettrait de remédier au problème qui bloque le Pnrr ».

On a beaucoup parlé ces jours-ci des projets Pnrr relatifs aux États de Venise et de Florence…

« Je vous interromps, excusez-moi. Des erreurs ont-elles été commises ? OK, mais ne généralisez pas. Parce que savez-vous ce qui se passera si nous généralisons ?

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Quoi?

« Que des stades seront construits ; que les grands projets trouveront la mise en œuvre tant attendue. Tandis que les petites communes, notamment celles de montagne, seront à l’arrêt, du moins suspendues, et ne trouveront pas d’opportunités de financement alternatives pour leurs projets. Bref, nous n’avons pas commis d’erreurs.”

Mais les municipalités, surtout les plus petites, sont connues pour avoir de sérieuses difficultés de personnel.

« Nous attendons une réponse par le nouveau décret. La pénurie de personnel dans les collectivités locales est en partie résolue par des recrutements temporaires (formule qui ne convient pas à un système institutionnel qui continue de perdre du personnel et qui, s’il en embauche, doit pouvoir le garder indéfiniment), mais après une longue processus de décret relatif, qui cependant n’envisage pas, par exemple, les Unions de Municipalités et les communautés de montagne, bénéficiaires de l’appel d’offres sur les Communautés Vertes».

Donc personnel permanent, indéfiniment ?

« Oui, même dans les plus petites Communes ; adventice non personnelle, temporaire. Et puis laissez-moi vous dire que le travail en commun entre Communes, pas seulement les petites, mais aussi avec les grandes, est à la base de la réussite du Pnrr ».

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C’est évident. Pourquoi dit-il cela ?

« Jusqu’à présent, cependant, la logique d’un clocher a prévalu. Ou celui des agrégations ad hoc, en vue d’un appel d’offres, occasionnel. Les municipalités les plus intelligentes, avec les consultants les plus efficaces, apportent des ressources à la maison. Les autres voisins restent derrière.

Ça nous est arrivé aussi, en province.

« C’est absurde et stupide. Elle affaiblit le pays, accroît les inégalités. Et cela s’applique également au personnel supplémentaire à embaucher jusqu’à présent, celui qui remporte les projets prend des gens. Durée déterminée, qui ne sont pas nécessaires et introuvables. Des municipalités voisines, peu importe qui a remporté cet appel d’offres. Ça ne peut pas être comme ça.”

Bref, personne ne se sauve.

«Non, même pas la meilleure Municipalité, la capitale, le centre le meilleur et le plus efficace. Car s’il y a quelqu’un en fuite, il y a aussi quelqu’un d’autre qui souffre dans le ventre du groupe. Les collectivités souffrent et la solitude des maires, même les meilleurs, doit être remplacée par une logique institutionnelle de travail en commun. C’est l’Etat qui doit guider ce chemin qui, pour les fonds Pnrr et les fonds de cohésion, signifie programmation. Ensemble nous construisons, ensemble nous planifions, ensemble nous interceptons les ressources».

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