En réponse aux sanctions imposées à la Russie, Moscou a déjà décidé que le bois de bouleau russe n’est plus autorisé à sortir du pays. Et c’est précisément ce bois qui convient parfaitement pour adoucir les produits sanitaires. Cela est dû aux fibres courtes du bois.
La pulpe disparaît
En conséquence, environ 800 000 à 1,2 million de tonnes de pâte, principal constituant du papier, devraient disparaître du marché.
Et les fabricants de papier toilette commencent à le remarquer. Cela peut entraîner une augmentation des prix du papier hygiénique et un amincissement du produit lui-même. D’autant plus que les prix de la pâte ont déjà augmenté d’environ 45 % plus tôt cette année. Cela s’explique en partie par le fait que les coûts du processus énergivore de fabrication du papier ont explosé.
L’usine belge Essity, qui fabrique beaucoup de papier toilette pour le marché néerlandais, affirme n’avoir aucun problème pour le moment. “Nous n’avons actuellement aucun problème pour produire du papier toilette”, a déclaré la porte-parole Gertie Eikenaar à RTL Nieuws. Que cela se produise est une supposition. “Cela reste à voir. Mais pour le moment, nous produisons exactement comme nous le faisions avant la guerre.”
Cependant, d’autres usines ont déjà exprimé leurs inquiétudes. “Les acheteurs nous en demandent trop”, a déclaré Leonardo Grimaldi, qui supervise les ventes de pâte à papier chez Suzano au Brésil, le plus grand producteur mondial. De nombreux producteurs en Europe font désormais appel à l’entreprise brésilienne, mais ils n’en peuvent plus guère.
Papier toilette moins doux
Le producteur finlandais de papier et d’emballage Stora Enso Oyj a déclaré que la diminution des approvisionnements en Russie l’avait obligé à modifier sa composition et à utiliser de la pâte à fibres longues. Ce type de pâte rend le papier plus résistant mais au détriment de sa douceur. Et cette pâte est plus chère.
Au total, le marché devra se contenter de 1,4 million de tonnes de pâte de moins que la normale jusqu’en septembre. Les experts s’attendent donc à une pénurie sur le marché de la pâte jusqu’à au moins mi-2023. En conséquence, les prix ne baisseront que progressivement lorsque les usines actuellement en construction au Chili et en Uruguay commenceront à fournir l’année prochaine.
