Les fournisseurs de voitures partagées (plateformes de partage) et les sociétés de location sont confrontés à un coût élevé des sinistres, souvent causé par un comportement de conduite dangereux des conducteurs. En conséquence, les assureurs ont de plus en plus de mal à assurer ces véhicules et voient le rendement des polices d’assurance diminuer. Cela a un effet sur les conditions d’assurance et les primes des fournisseurs de mobilité. Ils ne peuvent pas toujours répercuter la hausse des coûts sur leurs tarifs dans un marché fortement concurrentiel. C’est pourquoi Aon, un fournisseur mondial de services professionnels dans le domaine des solutions de risque, de retraite et de santé, a été mandaté par le ministère de l’Infrastructure et de la Gestion de l’Eau pour étudier la possibilité d’une solution d’assurance à ce problème.
L’assurance permis de conduire pourrait être la solution, disent les chercheurs. Dans ce cas, la personne qui conduit le véhicule devient responsable. L’assurance couvre les dommages au véhicule loué et les dommages causés par ce véhicule aux tiers. Selon les chercheurs, le temps est donc venu de porter un regard différent sur l’assurance responsabilité civile dans ce marché en croissance.
L’innovation de la solution réside dans le transfert du risque de responsabilité du propriétaire du véhicule à la personne qui conduit effectivement le véhicule. Le conducteur peut alors assurer ce risque dit de circulation et influencer le montant de sa prime d’assurance.
La recherche montre également que l’introduction d’une assurance permis de conduire encourage un comportement de conduite plus sûr et assure une meilleure répartition des coûts d’assurance croissants lorsque quelqu’un loue ou partage une voiture. Cette assurance permis de conduire innovante donne également une impulsion aux valeurs publiques telles que l’accessibilité, la mobilité durable et les transports abordables pour tous. Les véhicules partagés à prédominance électrique apportent également une contribution importante à la réduction des émissions de CO2, en particulier dans les villes.
La recherche montre qu’il existe quatre points de départ importants pour lancer une assurance permis de conduire :
• Sécurité routière accrue. Sur un groupe de 791 répondants, 30 % indiquent qu’ils conduisent plus prudemment si leur prime est déterminée par le comportement au volant.
• Réduction des coûts (d’assurance). Les loueurs commerciaux et les plateformes de partage de véhicules voient dans cette solution d’assurance une opportunité de maîtrise des coûts.
• Amélioration de l’assurabilité. Le marché de la location devient plus attractif pour un plus grand nombre d’assureurs lorsque la charge des sinistres diminue.
• Stimulation de (l’utilisation de) la mobilité partielle. Les utilisateurs souscrivent une assurance en ligne et reçoivent une récompense (avec une prime inférieure) pour un bon comportement au volant. L’idée d’être tenu responsable de son propre comportement au volant a séduit 75 % des répondants.
Une étude pilote est la prochaine étape pour le développement d’une assurance à la carte. Dans ce banc d’essai public-privé, qui débutera bientôt avec sept cents participants, Aon veut tester le trafic de messages entre l’application de mobilité partagée développée à cet effet et la base de données du RDW. De plus, l’objectif est d’apprendre à grande échelle ce que vivent les personnes testées maintenant qu’elles assurent elles-mêmes le « risque trafic » et sont en même temps responsables des dommages au véhicule partagé. Les données collectées, entre autres des véhicules et de l’application, sont analysées et génèrent un profil de risque actualisé par utilisateur.
Bron : Aon
