Une mère de famille de Lanaudière encore «vraiment choquée» par la mort de sa fille de 16 ans en avril 2022 à cause de son timbre contraceptif appelle à la vigilance de la population afin de prévenir d’autres drames.
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«Ma fille était débordante d’énergie, elle était en très bonne santé, assure Nathalie Ménard, toujours ébranlée. Je trouve ça déplorable d’en être arrivée là sans pouvoir ne rien faire.»
En avril 2022, Jennifer Ménard Morneau s’est écroulée, lors d’un matin d’école comme les autres.
Malgré tous les efforts des services d’urgences et du personnel de la santé, son décès a été déclaré quelques jours plus tard.
«La prise du timbre contraceptif depuis le 10 mars 2022 est apparemment la condition qui a déclenché la cascade des événements ayant mené à son décès», écrit dans un récent rapport la coroner Amélie Lavigne.
Inquiétudes
C’est qu’après l’échec de l’installation d’un stérilet qui avait rendu Jennifer malade, une prescription du timbre Evra lui a été accordée.
Ce moyen de contraception se porte directement sur la peau pendant trois semaines, et doit être changé tous les sept jours.
Notons que les personnes souffrant de migraines, comme Jennifer, sont plus à risque de faire des accidents thromboemboliques, qui surviennent à la suite de la formation de caillots dans le sang.
Avant 35 ans, le risque est «minime», écrit la coroner Lavigne. Il devient toutefois moins négligeable «en présence d’un autre facteur de risque comme par exemple [sic]la prise d’un contraceptif hormonal».
«J’avais beau le dire, j’avais beau l’expliquer, on dirait que la médecin ne m’écoutait pas», raconte au Journal Nathalie Ménard.
«Ça fait quasiment deux ans, et je suis vraiment choquée parce que je n’ai pas été entendue», s’indigne la maman de trois autres enfants, dont deux filles.
Pour une raison qui n’a pas été précisée, la jeune adolescente, qui finissait sa troisième année de secondaire, ne se serait pas présentée à un rendez-vous prévu le 6 avril, la veille du drame.
Consentement
Selon les propos du médecin traitant rapportés par la coroner, des explications couvrant les différents choix de contraceptions sont toujours données aux patientes.
Aujourd’hui, la maman endeuillée considère néanmoins que l’âge de consentement de soins, prévu à 14 ans par le Code civil, devrait être révisé et elle appelle à la vigilance tant des parents que des jeunes filles.
On ignore par ailleurs si Jennifer a utilisé le timbre conformément aux indications de son médecin traitant, selon la coroner Lavigne. Elle aura finalement été victime d’une embolie pulmonaire massive.
Dans sa mort, Jennifer Ménard Morneau a pu sauver des vies, en donnant poumons, cœur et foie.
Il faut faire mieux en matière de sensibilisation aux effets secondaires des contraceptifs, estime une experte, qui considère néanmoins que le cas de Jennifer Ménard Morneau est une triste exception.