Moody’s prévoit une forte baisse du PIB argentin en 2022 – Analyse complète de l’agence de notation.

Prévision de Moody’s : forte contraction économique en Argentine

L’agence de notation américaine Moody’s prédit une importante baisse du PIB argentin cette année. Cette diminution représente le double de la chute prévue par Moody’s en novembre dernier.

L’Argentine sera le seul pays du G20 à subir une forte contraction économique de 5% du PIB cette année, selon Moody’s. Ce taux de ralentissement économique en Argentine est deux fois plus élevé que la prévision de Moody’s en novembre dernier (-2,5% du PIB), avant l’investiture du président ultralibéral Javier Milei à la tête du pays.

Le rapport de l’agence de notation américaine indique qu’en 2025, les perspectives seront meilleures avec un taux de croissance de 3%. Moody’s souligne que les mesures prises par le gouvernement porteront leurs fruits à long terme, en particulier en termes de réduction de l’inflation, mais les conditions économiques continuent de se détériorer à court terme. L’agence estime que l’augmentation cumulative des prix à la consommation en 2024 dépassera les 280,7%, soit plus du double des 133,5% enregistrés en 2023.

En 2025, l’augmentation de l’indice des prix à la consommation serait de 222,5%. « Les conditions macroéconomiques se dégraderont encore cette année, car le nouveau gouvernement met en œuvre un programme d’austérité pour corriger les déséquilibres budgétaires et extérieurs du pays », ont indiqué les auteurs du rapport de Moody’s.

Les mesures expliquant le ralentissement de 5% du PIB cette année comprennent la forte dévaluation du peso argentin et la levée des contrôles des prix dans les secteurs de l’énergie et des transports, ainsi que les mesures de dérégulation économique introduites par décret présidentiel.

Les mesures prises par Javier Milei « permettront d’alléger la pression sur le taux de change et les finances publiques du pays, au prix d’une hausse de l’inflation à court terme », selon Moody’s.

Le rapport prévoit également une réduction du déficit budgétaire d’environ 3% du PIB en 2024, un taux supérieur à l’objectif convenu avec le Fonds monétaire international dans le cadre du programme de restructuration de la dette argentine. Il prédit aussi une « contraction de la demande intérieure (baisse de la consommation) dans un contexte d’ajustement budgétaire et économique », une situation déjà « perceptible » dans les chiffres récents du patronat, qui ont révélé une baisse de 27% des ventes au détail, notamment des produits alimentaires et des médicaments.

Moody’s souligne que « les performances économiques de l’Argentine dépendront largement de la capacité de l’administration Milei à mettre en œuvre et à respecter un programme politique visant à réduire les déséquilibres budgétaires et extérieurs, considérables et de longue date, du pays ».

Sami Nemli avec l’Agence / Les Inspirations ÉCO