Montauban. Rakhim Magamadov : “J’ai franchi une étape”

Cette fois, sur le podium, il n’a pas pleuré (il avait été battu l’année dernière en finale, NDLR) mais sourit. Pour la première fois de sa carrière, Rakhim Magamadov a décroché une médaille d’or mondiale. Et s’impose même désormais comme l’un des sportifs à suivre dans le département. A Sofia, Rakhim a vécu deux journées qui resteront à jamais gravées dans sa mémoire : “Je savais où je voulais aller. Nous avions bien préparé les choses avec les coachs, et je connaissais tout le monde. Je savais comment les aborder”. Dans sa tête, pas question de tergiverser, un seul chemin, celui qui mène à la victoire. Alors, même un Américain en finale ne lui fait pas peur. Et pourtant Rakhim nous a fait peur en étant mené de trois points à la pause (1-4). “C’est souvent comme ça avec moi (sourire). Je pense que nous étions les deux favoris et c’était presque normal de nous retrouver en finale. Le début a été effectivement compliqué car je suis toujours stressé. L’enjeu me bouffe beaucoup d’énergie ; je sais pertinemment qu’il faut que je travaille dans ce domaine avec un préparateur mental. De toute façon, quand je monte sur le tapis je n’ai pas le choix. Une fois que je me mets en route ça va mieux”. Et quand Rakhim est lancé pas grand monde et pas grand-chose ne peut l’arrêter. Pas même un ligament interne du genou : “Là encore, je n’avais pas le choix. On a fait des soins et j’essayais de le ménager le plus possible”.

“Impatient de lutter chez les seniors”

Depuis sa médaille les sollicitations ne manquent pas pour le jeune homme de 18 ans. Sans aucun doute la rançon du succès. Il faudra peut-être s’y habituer. Car Rakhim ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il est aujourd’hui le meilleur junior mondial et la fédération française compte bien polir ce joyau et le tester au niveau au-dessus. “Avant les Europe et les Monde je savais que si je performais j’aurais ma chance aux championnats du monde senior dans quelques semaines. J’avais évidemment ça dans un coin de ma tête avant l’été. Je suis super content de me confronter au plus haut niveau. Après cet été je pense que j’ai franchi une étape, je suis peut-être un peu plus libéré. Je veux savoir maintenant si je peux performer chez les seniors. Je sais pertinemment que c’est un autre monde, que le niveau est très haut, mais je suis impatient de voir ce que je peux y faire. Ce sera certes ma première compétition chez les seniors, moi qui suis junior 2, mais pourquoi pas. Évidemment que quand je perdrai je serai dégoûté mais je le prendrai comme une expérience”. L’ambition ne manque pas chez le pensionnaire du club des lutteurs montalbanais. D’ailleurs, après quelques jours en famille, direction l’Azerbaïdjan dès la semaine prochaine pour un nouveau stage national. En ligne de mire, il y a également les qualifications pour les Jeux olympiques de Paris qui pointeront le bout de leur nez la saison prochaine, une qualification qu’il devrait faire comme Julie Sabatié, autre pensionnaire du CLM. Pas le temps de gamberger quand on joue au plus haut niveau à la lutte. Ça tombe bien, Rakhim Magamadov n’aime pas perdre beaucoup de temps…