2023-12-21 09:30:53
“L’objectif est de s’engager sur la voie de la reconstruction du pays… et de commencer à démanteler le grand nombre de réglementations qui ont freiné et empêché la croissance économique”, a déclaré le président argentin Javier Milei mercredi 20 décembre, dans un discours télévisé. , après avoir dévoilé une série de mesures économiques, éliminant ou modifiant plus de 300 règles, notamment sur les loyers et les pratiques de travail.
La troisième économie d’Amérique latine est à genoux après des décennies de dette et de mauvaise gestion financière, avec une inflation annuelle de 140 % et 40 % des Argentins vivent dans la pauvreté. Milei, qui a été élu le mois dernier et a pris ses fonctions il y a 10 jours, s’est engagé à freiner l’inflation mais a averti qu’un traitement de « choc » économique est la seule solution et que la situation va empirer avant de s’améliorer.
Parmi les changements annoncés mercredi figurent la suppression d’une loi réglementant les loyers, ainsi que des règles empêchant la privatisation des entreprises publiques. Milei a également annoncé une « modernisation du droit du travail pour faciliter le processus de création de véritables emplois » et une série d’autres mesures de déréglementation affectant le tourisme, les services Internet par satellite, les produits pharmaceutiques, la production de vin et le commerce extérieur.
Pour que les mesures prennent effet, elles doivent être publiées au Journal officiel puis évaluées par un comité conjoint de législateurs des deux chambres du pouvoir législatif. L’expert en droit constitutionnel Emiliano Vitaliani a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) qu’ils ne pourraient être annulés que s’ils étaient rejetés à la fois par la Chambre basse et le Sénat. Le parti d’extrême droite Libertad Avanza de Milei ne dispose que de 40 sièges sur les 257 membres de la chambre basse et de sept sénateurs sur 72.
Thérapie de « choc » pour l’économie
Le libertaire de 53 ans et « anarcho-capitaliste » autoproclamé a déclaré que des réductions des dépenses équivalant à cinq pour cent du produit intérieur brut étaient nécessaires.
Avant l’annonce de mercredi, son administration avait déjà dévalué le peso argentin de plus de 50 pour cent et annoncé d’énormes réductions des généreuses subventions de l’État au carburant et aux transports à partir de janvier – des réductions qui ne manqueront pas de toucher les Argentins ordinaires, habitués à une aide massive. Milei a également annoncé l’arrêt de tous les nouveaux projets de construction publique et une suspension d’un an de la publicité d’État. Les mesures prises la semaine dernière pour lutter contre l’inflation ont été saluées par le Fonds monétaire international, auquel l’Argentine doit 44 milliards de dollars.
Milei a remporté une victoire électorale éclatante en novembre, surfant sur une vague de fureur après des décennies de crises économiques récurrentes, marquées par la dette, l’impression monétaire effrénée, l’inflation et le déficit budgétaire.
Le Monde with AFP
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